03 août 2006

Immigration "choisie" : La voie du Québec


Depuis quelques temps, j'ai le plaisir de poster des articles sur CENT PAPIERS qui est un journal citoyen (comme AGORAVOX).

C’est autant déroutant qu’agréable de pouvoir écrire dans sa langue maternelle et d’être lu par des habitants d’Amérique du Nord.

En effet, langue commune ne signifie en aucun cas centres d’intérêts, mode de vie ou préoccupations communs.

Il faut dire que pour beaucoup de français de la métropole qui n’y ont jamais mis les pieds, le Québec est une sorte de fantasme aux contours mal défini. Beaucoup de familles françaises imaginent un ancêtre parti faire fortune ou du moins ayant quitté la misère qui sévissait alors dans le pays.

Les vrais ambassadeurs du Québec que furent Félix LECLERC, Gilles VIGNEAUT, Diane DUFRESNE, Robert CHARLEBOIS ont avec le temps laissé la place à Diane TELL, Céline DION, Roch VOISINE, Isabelle BOULAY, Natasha Saint-Pierre.

Pour être honnête, nous sommes loin en France des Jacques BREL, Georges BRASSENS ou Jean FERRAT ou Léo FERRE en ce moment. Alors, match nul.

Il est loin également le temps où Charles De GAULLE provoquait un incident diplomatique en scandant : « Vive le Québec libre »

Le temps a passé et on parle de moins en moins d’indépendance mais plutôt de préservation de l’identité francophone.

J’ai fait quelques modestes recherches sur le Net à ce sujet pour approfondir mes connaissances.

Qu’ai je trouvé ?

Dans un article dans le journal « Le Devoir » : « L’intégration des minorités ethniques à la société québécoise » Joseph H. Cjung écrit :

« Dans son article publié le 22 juillet dernier dans la section Opinions du Devoir, M. Kamal El Batal écrit que la politique d’intégration des minorités ethniques au Québec est un échec total. Par exemple, les minorités ethniques ne représentent que 2,6 % des salariés du secteur public et parapublic, alors qu’elles forment 20 % de la population totale du Québec ...

L’auteur soulève ici une des problématiques fondamentales de la politique d’immigration et d’intégration des minorités ethniques. Cependant, je ne suis pas sûr que son analyse soit suffisante, car l’intégration des minorités nécessite des efforts soutenus de la part non seulement de la société d’accueil mais aussi des minorités ethniques elles-mêmes. Alors, que doivent faire les membres des minorités pour s’intégrer ?

D’abord, il faut à tout prix qu’ils apprennent le français, car la langue de la vie publique est le français. Malheureusement, un grand nombre d’entre eux ne maîtrisent pas suffisamment la langue officielle pour participer à la vie publique ... »

Serge-André Guay Président éditeur, Fondation littéraire Fleur de Lys pour sa part écrit :

« La cause du français à Montréal est une bataille perdue depuis déjà plusieurs années en raison du multiculturalisme. Introduit dans la politique canadienne au cours des années 70, le concept du multiculturalisme s’avère aujourd’hui être le principal frein à l’intégration des immigrants au peuple québécois ...

Il n’y a qu’un seul moyen de s’intégrer à un peuple. Il faut vivre dans la langue de ce peuple. Or, 40 % des immigrants à Montréal optent pour l’anglais au lieu du français. Qui renversera la vapeur ? Personne. Pas même le Parti québécois, lui aussi tombé dans le piège du multiculturalisme ».

Bref le sujet fait rage et le problème de l’immigration et de l’identité n’est pas un fait franco français comme nous avons trop souvent l’habitude de le penser.

Si Nicolas SARKOZY souhaite passer d’une immigration « subie » à une immigration « choisie », nous, français connaissons très mal les critères donnant droit à l’immigration au Québec.

Un site Web particulièrement bien fait et complet indique aux francophones tout ce que qu’on doit savoir avant de venir tenter sa chance dans cette belle région du Canada

Le site propose même une évaluation préliminaire :

« L’Évaluation préliminaire d’immigration vous permet d’obtenir directement en ligne une évaluation sommaire gratuite de vos chances d’être sélectionné par le Québec. Elle ne conduit cependant pas à une décision formelle au sens de la Loi sur l’immigration au Québec, mais vous permet d’obtenir du ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles (MICC) un avis - positif ou négatif - sur votre candidature »

J’avoue avoir tenté l’expérience du questionnaire sans mentir d’une façon ou d’une autre. J’ai été un moment rassuré par les questions sur la maîtrise de la langue mais plus inquiet sur les professions qui m’étaient soumises et dans lesquelles je n’ai pas trouvé la mienne. J’ai ensuite attendu le verdict en validant l’ensemble du questionnaire :

Votre résultat

« À la lumière des renseignements que vous avez transmis, vous ne semblez pas répondre aux critères de sélection du Québec. Il vous est déconseillé de soumettre une Demande de certificat de sélection.

Nous vous remercions de votre intérêt pour le Québec »

Surpris, déçu ?

Non, j’ai tout simplement appris qu’être un "cousin" français ne donne aucun privilège. Par contre, je viens d’apprendre en ligne ce qui attend probablement les candidats à l’émigration « choisie » promise par certains candidats à la présidentielle française dans les prochaines années.



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