12 septembre 2006

Un président pour quelle majorité ?

Les électeurs français habitués à sanctionner le gouvernement au cours du mandat présidentiel ont découvert qu’ils n’avaient plus ce droit. Bien entendu, le président de la république peut toujours changer de premier ministre mais il n’existe plus de possibilité d’alternance parlementaire donc de cohabitation.

Sur le papier, on pourrait dire que la fin de la cohabitation est une bonne chose mais ce n’est pas ce que pensent beaucoup de français. Car, en y regardant de plus près, on s’aperçoit que chaque consultation durant le deuxième mandat de Jacques CHIRAC s’est soldée par une déroute de la majorité présidentielle ( Elections européennes, régionales, référendum sur le traité constitutionnel européen)

Il faut ajouter que la période de cohabitation issue de la dissolution de 1997 entre Lionel JOSPIN et Jacques CHIRAC a été assez populaire en France. Pour tout dire, tant que l’élection présidentielle de 2002 était loin, les français ont trouvé que « ça marchait plutôt bien »

Ceux qui pensent aujourd’hui que gagner l’élection présidentielle de 2007 suffirait à obtenir la majorité au parlement se bercent d’illusion.

L’élection présidentielle en France est le choix d’un homme (une femme ?) alors que celui d’un député est basé sur des critères de responsabilité bien différents. Ce cas de figure a d’ailleurs faillit se produire lors des législatives de 1988 qui ont suivit la réélection de François MITTERRAND

L’électeur qui votera pour l’homme SARKOZY pourra très bien sanctionner un député UMP qu’il rendra responsable de la validation de 5 ans de politique gouvernementale. Il pourrait d’ailleurs en être de même pour les municipales (voir résultats de 2001 )

Il sera en effet difficile pour beaucoup d’élus de l’UMP de se désolidariser brutalement d’un bilan auquel ils auront activement participé. Pourront-il refuser l’héritage RAFFARIN et VILLEPIN et ... SARKOZY ?

Depuis le deuxième tour de la présidentielle de 2002, plus rien n’est certain et les électeurs pourraient très bien placer le président SARKOZY face à une majorité (même étroite) de gauche. Les (trop) nombreux candidats à gauche ont-ils des chiffres ou des indications ? Si c’est le cas, on comprendrait mieux l’hystérie qui les frappe.

L’UDF (du moins ce qu’il en restera) deviendra-t-elle l’arbitre du débat politique français ? La dissolution de l’assemblée qui représente une arme à double tranchant ne risquerait-elle pas de rendre les choses encore plus difficile ?

Les sondages et les média nous l’avaient affirmé, 60 % des français voteraient pour le OUI au traité constitutionnel. Lionel JOSPIN devait affronter Jacques CHIRAC au deuxième tour. Ségolène ROYAL et Nicolas SARKOZY sont déjà au deuxième tour de 2007 ... Alors, une petite cohabitation pour la route ne serait pas pour déplaire à bon nombre de français !!!

Sources

TNS SOFRESS
Ministère de l’intérieur
La documentation française

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