12 septembre 2008

Bavardages, stupeur et... tremblements

Par quel miracle le mot démocratie est-il devenu synonyme de bavardages intempestifs. Il n'est pas de jour sans qu'un responsable du Parti ou d'un courant ne prenne la parole pour faire des déclarations allant du tonitruant au plus banal.

Le nouveau sport en vogue chez les responsables du Parti Socialiste consiste à prendre les media (et donc la France entière) pour témoin de leurs désaccords, turpitudes supposées ou détestation profonde. Si du côté militant, la guerre fait rage dans les forums ou sur les blogs, du côté des sympathisants, on est de plus en plus désabusé.

Quelques «joyaux» de la semaine consacrés au SEUL problème qui agite le Pari Socialiste: François BAYROU (le conseiller municipal de Pau comme aime à le rappeler son ex-ami Nicolas SARKOZY).

«François Bayrou est en train de faire une espèce de grosse manoeuvre, de grosse ficelle profitant d'un certain désarroi de l'électorat socialiste», a estimé M. Moscovici sur France Info. «Ne basculons pas dans une alliance au centre», a-t-il ajouté, jugeant que «le PS est un parti de gauche qui doit rester bien à gauche, qui a des alliances à gauche, avec le Parti communiste, avec les Radicaux, les Verts, éventuellement avec les citoyens» de Jean-Pierre Chevènement.

"Il faudra bien entrer dans un débat sincère qui pourrait à terme déboucher sur un contrat de gouvernement", avait affirmé vendredi M. Peillon évoquant l'appel de François BAYROU

Au nom du PS, le secrétaire national Bruno Le Roux a déclaré lundi que François Bayrou devait d'abord faire preuve de "clarté" sur son projet politique pour que les socialistes puissent envisager de travailler avec quelqu'un qui aujourd'hui, a-t-il dit, n'est pas "de gauche" et veut par exemple "abroger totalement les 35 heures".

Bertrand Delanoë, candidat à la direction du PS, s'est prononcé fin août contre "des rassemblements avec des gens qui se diraient à la fois de droite et de gauche". Mais il y a des ambiguïtés chez ceux qui soutiennent sa candidature à la direction du parti, comme le maire de Grenoble Michel Destod qui s'est allié au MoDem dès le 1er tour des municipales.

Chez Martine Aubry, qui, au second tour à Lille, s'est alliée aux Verts et enfin au MoDem après avoir rassemblé la gauche au premier tour, c'est non aussi. "Je ne sais pas quelle société veut construire François Bayrou. Pour moi tant qu'il en sera ainsi, le MoDem ne pourra être nationalement un partenaire de la gauche".

Selon Benoît Hamon (gauche du parti), "François Bayrou a besoin du PS pour exister, les socialistes se suicideraient à chercher à le faire vivre".

Jean-Christophe Cambadélis estime, lui, que l'ouverture vers la gauche du président du MoDem - qui avait soutenu l'UMP Alain Juppé à Bordeaux - découle de l'échec de sa stratégie "ni droite, ni gauche" qui lui a valu une débâcle aux municipales.

Dans un texte intitulé "faire gagner le Parti socialiste", les signataires estiment qu'il faut réunir "une majorité large, unie, soudée par le ciment des convictions et du respect".

"Rien ne pourra s'accomplir sans cette puissance collective. C'est donc à la constitution de celle-ci, sans exclusive, que nous appelons d'ici le 23 septembre", date-limite du dépôt des motions (textes d'orientation politique) pour le congrès, ajoute le document.

Le texte appelle d'autre part à poursuivre la rénovation du PS et à "écrire un avenir qui ne soit pas seulement réarrangement de l'ancien mais l'invention audacieuse d'une nouvelle frontière" - François Rebsamen

Et comme si cela ne suffisait pas, les Think tank s'y mettent : "Terra Nova, présidé par Olivier Ferrand, qui fut directeur de cabinet de Dominique Strauss-Kahn. Pour lui, "les +think tanks+ occupent le maillon manquant entre le diagnostic intellectuel et l'action politique. La gauche manquait de lieux comme ça".

Créé en mai dernier, Terra Nova a notamment proposé d'institutionnaliser des primaires "à la française" au sein du PS pour préparer la présidentielle de 2012. "L'important, c'est que ça débatte, que ça infuse," explique M. Ferrand, pour qui il faudra toutefois du temps aux "think tanks" français pour arriver à avoir une influence comparable à celle de leurs homologues américains.."

On ne trouve guère que Julien DRAY qui n'en a pas parlé en même temsp que les autres mais dont la portée de la déclaration avait échappée au français :
"La force de Nicolas Sarkozy, c'est d'abord et avant tout les divisions de la gauche et le fait que l'opposition n'est pas à la hauteur de ce qu'elle devrait faire dans la critique de la politique économique et sociale du gouvernement"

En clair, il y aurait autant de façon de faire le bonheur des français que de contribution au Parti Socialiste. Ah, il doivent bien rigoler à l'UMP !!! Mais moi je ne ris pas.

A bien lire la presse ou consulter les sites ou blogs des uns et des autres, on ne trouve pas un mot des sujets qui d'habitude savent "cimenter" le Parti Socialiste et ses sympathisants

L'inique loi de modernisation sociale
La fusion ANPE et ASSEDIC (Offres d'emploi raisonnables)
Les franchises de santé
l'abandon progressif du "fonds Jospin" d'abondement des retraites
l'allongement (à l'infini) de l'âge de la retraite
Les milliards d'€ et de $ disparus dans la tempête financière
Les conflits sociaux, plans de restructurations et licenciements massifs (Peugeot, Renault, ...)
Le cumul emploi retraite
Le relèvement des minima d'accès aux HLM
Le surenchère quotidienne du MEDEF
Les salaires en bernes ou en baisse
La remise en cause du droit de grève (services minumums)
Le massacre du temps de travail (chantage à l'emploi et forfait cadres)
La mise à sac des services publics (non remplacement des fonctionnaires)
Le scandale de l'UIMM
L'Attitude du FMI ou de l'OMC (même si ce sont deux socialistes qui les dirigent)

Sur tous ces sujets, NOUS AIMERIONS savoir ce que feraient LES SOCIALISTES revenus au pouvoir. Se trouve t-il au Parti Socialiste tant de divergences sur l'avenir des citoyens de ce pays. N'y a t-il que les phrases magiques : "je suis européen" et "le salut viendra de l'Europe" (Europe qui au demeurant est gouvernée par une majorité conservatrice à laquelle appartient le bon Monsieur BAYROU) à produire à des français en quête d'une autre voix que celle de la France sarkozyste ?

Prendre le pouvoir et les clés du parti semblent les seules ambitions de certains et ces ambitions semblent valider "à la petite semaine" toutes les alliances même les plus improbables. Gouverner quel qu'en soit le prix et les désespérances? Toutefois si par malheur, si vous n'aviez pas d'idées communes sur les sujets cités plus haut, à quoi bon polémiquer entre vous et devant nous?

Oublient-ils les ambitieux que pendant qu'ils fantasment sur les 17% du MODEM annoncés par les instituts de sondages, on négocie ferme du côté du PRG pour se rapprocher des radicaux de M. Borloo (souvenez vous du vote sur la réforme de la constitution) Belles élections européennes en perspectives!!!

Oublient-ils qu'à force d'avoir considéré le Parti Communiste comme un vivier de voix pour élus socialistes que celui-ci voit ses effectifs se réduire régulièrement au profit de mouvements radicaux. Que le NPA piloté par la LCR regroupe de plus en plus de citoyens qui refusent la béquille de gauche apportée au libéralisme économique.

Alors, le congrès de Reims le Parti socialiste doit-il jeter le bébé avec l'eau du bain?

Ceux qui en interne trouvent que "socialiste" est un gros mot, le pensent et le disent-ils par peur du lendemain ou simplement parce que leur présence au Parti Socialiste n'est que l'effet du hasard ou de l'opportunisme?

La gauche a perdu 3 élections présidentielles de suite, c'est un fait. Mais l'a t-elle perdu à cause de ses fondamentaux? De "ma campagne n'est pas socialiste" à la gabegie des primaires, on ne peut pas dire que l'étendard des valeurs ait été brandit bien haut!!!

La social démocratie est en recul partout en Europe et les français n'ont jamais été si demandeurs de clivages précis et de valeurs (voir enquête publiée sur Slovar) alors, ne pouvez vous point Mesdames et Messieurs les dirigeants du Parti Socialiste oublier un peu vos différents et haines pour vous rappeler que vous n'avez qu'un seul devoir: Celui de servir ceux qui espèrent une alternance avec, si ce n'est pas trop vous demander... des lendemains qui chantent.

Alors, place au silence médiatique et au travail (commun) afin que les électeurs, militants et sympathisants retrouvent l'espoir. Si ce n'est pas trop vous demander...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Pour faire bonne mesure :

"François Bayrou et la cohérence
10 septembre 2008 - 20:01

Par Ségolène Royal

François Bayrou a proposé aux socialistes un rassemblement pour une victoire contre Nicolas Sarkozy en 2012.

N’a-t-il pas la mémoire courte ? Pourquoi donc s’est-il refusé, entre le 23 avril 2007 et le 6 mai 2007, à appeler à voter pour la candidate socialiste à l’élection présidentielle ? C’était pourtant à ce moment-là qu’aurait pu s’exprimer sa réelle volonté de battre Nicolas Sarkozy. Il a refusé et devrait s’en souvenir avant d’appeler aujourd’hui à un rassemblement. N’a-t-il pas fait prévaloir lui aussi son intérêt tactique et personnel avant ceux du pays ?

Ne nous y trompons pas. Si la gauche, une fois réunie et forte de ses valeurs et de ses convictions, a tout intérêt à ouvrir ses portes aux démocrates dans le but de combattre la politique de la droite, l’inverse ne fonctionnera pas. On veut faire croire à une faiblesse du Parti socialiste, à un démantèlement de ses structures et de son assise électorale. C’est assez piquant quand on sait que le Modem compte seulement trois députés à l’Assemblée nationale tandis que nombre de ses candidats aux élections municipales n’auraient pas été élus sans alliance avec les listes socialistes.

Sa ligne politique, qui reste enfermée dans un discours « ni de droite ni de gauche », n’est pas claire. En refusant de choisir, Bayrou continue de faire le succès de celui qu’il prétend combattre.

Faut-il ainsi rappeler que les partisans de François Bayrou siègent dans le groupe libéral au Parlement européen, alors qu’ils croient, en France, jouer l’opposition à Nicolas Sarkozy ? A Strasbourg, les votes du Modem sont bien souvent en contradiction avec les nôtres. Pire, ils sont aussi incohérents avec les positions que défend son président dans l’Hexagone.

Pour les élections européennes de 2009, c'est lui qui devra clarifier ses positions."

http://www.desirsdavenir.org/segolene-royal/le-blog/francois-bayrou-et-la-coherence/10-09-2008