22 juin 2009

Congrès à Versailles : Un monologue "garden party" de plus de 400 000 Euro

Quelle point commun existe t-il entre Adolphe Thiers et Nicolas Sarkozy ?

Au premier abord, on se le demande.

Adolphe Thiers, né le 15 avril 1797 à Marseille et mort le 3 septembre 1877 à Saint-Germain-en-Laye, est un avocat, journaliste, historien et homme d’État français.

Un des chefs historiques de la droite orléaniste, il est notamment responsable de l’écrasement de la Commune de Paris au cours de la Semaine Sanglante (1871), avant de se prononcer pour la fondation d’une République conservatrice.

Il est élu « chef du pouvoir exécutif de la République française » — c’est-à-dire à la fois chef de l’État et du gouvernement — le 17 février 1871 par l’Assemblée nationale, réfugiée à Bordeaux, tandis que le roi de Prusse proclame l’Empire allemand à Versailles (à la galerie des glaces) où il réside. Il conclut le traité de Francfort avec Bismarck en 1871. Mais l’importance des réparations financières et le refus de l’armistice, jugé comme une trahison envers le peuple, entraînent le soulèvement de Paris qui proclame la Commune. Depuis Versailles où s’est installé le gouvernement, Thiers assiège Paris et écrase l’insurrection dans le sang. Les communards lui attribuent alors le surnom de « Foutriquet ». Les communards qui ne sont pas morts au combat sont déportés au bagne de Nouvelle-Calédonie ou exécutés à la suite de procès souvent jugés inéquitables (exécution du Ministre de la guerre Louis-Nathaniel Rossel).

En tout et pour tout, Louis Adolphe Thiers fait exécuter durant la Semaine Sanglante plus de 25 000 communards, dont une partie au mur des Fédérés, situé au cimetière du Père-Lachaise.

Président de la République (1871-1873)

Nommé président de la République (le premier de la IIIe République) à titre transitoire (loi Rivet), il entame des réformes administratives (loi municipale qui instaure l’élection des maires au suffrage universel direct dans les villes de moins de 20 000 habitants), fiscales et militaires (loi militaire de 1872 qui tend à imiter le modèle prussien). Mais Thiers ne parvient pas à concilier les aspirations contradictoires des républicains et des monarchistes. En effet, le pacte de Bordeaux (10 mars 1871), qui reporte sine die la question des institutions, est interprété par l’aile monarchiste comme un revirement en faveur d’un régime républicain.

Cela lui attire les foudres de la majorité monarchiste qui fait notamment voter, le 13 mars 1873, ce que l’on appelle la loi de Broglie, ou loi chinoise, qui empêche le président de la République de s’adresser à l’Assemblée nationale autrement que par un message, lu par un de ses ministres, et qui ne doit donner lieu à aucune discussion. - Source Wikipedia

Et bien le voila, le point commun : Il aura fallut 136 ans pour que Nicolas Sarkozy soit le premier président à prononcer un discours devant les Parlements depuis Adolphe Thiers.

Les plus sournois rappelleront également ce morceau de bravoure du "bon Monsieur Thiers" : " Je veux rendre toute-puissante l'influence du clergé, parce que je compte sur lui pour propager cette bonne philosophie qui apprend a l'homme qu'il est ici-bas pour souffrir et non cette autre philosophie qui dit au contraire à l'homme" qu'on pourrait rapprocher de "Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur, même s’il est important qu’il s’en approche, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance" - Source Laïcité république

Etonnant non ?

Et comment va se dérouler la céremonie du nouveau monologue présidentiel ?

MM. Sarkozy et Accoyer passeront en revue la garde républicaine, traverseront la salle Marengo. Après un passage dans le bureau du président du Congrès, le chef de l'Etat montera à la tribune pour un discours d'environ une heure.

Devant lui, députés et sénateurs seront assis par ordre alphabétique, comme à chaque réunion du Congrès. Les sièges des 54 parlementaires communistes, Verts et du Parti de gauche, qui boycotteront le discours présidentiel, resteront vides.

Le Premier ministre François Fillon prendra place au premier rang, avec les quatre ministres au rang le plus élevé dans l'ordre protocolaire.

Faute de place, les autres ministres devront s'installer dans la tribune du public. Bernard Accoyer a aussi invité les anciens présidents Valéry Giscard d'Estaing et Jacques Chirac -absent lundi-, ses prédécesseurs au perchoir, les anciens Premiers ministres et les 72 députés européens élus le 7 juin.

Le débat se tiendra après une brève suspension de séance pour le départ du chef de l'Etat, raccompagné hors de l'hémicycle par le président du congrès. Les socialistes ayant décidé de ne pas rester pour cette "parodie de débat", seuls les orateurs des quatre groupes de la majorité (UMP-Assemblée et Sénat, Union centriste-Sénat, Nouveau centre-Assemblée) et du groupe charnière RDSE au Sénat prendront la parole pour 10 minutes chacun. Mais l'essentiel aura déjà eu lieu - Source AP/Yahoo

Le président UMP de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a confirmé que le coût approximatif du Congrès avoisinerait 400.000 euros, tout en le jugeant raisonnable.

"C'est le coût d'une démocratie qui fonctionne normalement. Il y a nécessairement des procédures qui rythment la vie de cette démocratie", a-t-il plaidé sur France Info.

Bernard Accoyer a estimé que le coût de la réunion à Versailles des députés et sénateurs était "bien inférieur à ce qu'il pourrait être". Il a précisé que "les élus régleront eux mêmes leurs déjeuners"- Source AP/Yahoo

Monsieur Accoyer et les députés qui seront présents, sont vraiment trop bons, avec les français. En effet, de leur éviter de payer leur déjeuner est une vraie mesure d'équité.

Une dernière angoisse taraude toutefois les français : Le Président est-il invité ou paye t-il le déjeuner de sa poche ?

1 commentaire:

Fabien Lorc'h a dit…

Bonjour,

Je me permets d'intervenir pour la première fois sur ce blog.

Pour moi, le plus choquant dans cette affaire n'est pas le fait même que Nicolas Sarkozy intervienne devant le congrès. Presque s'il y avait un véritable débat j'aimerais même.

Non le plus choquant c'est le coup de l'affaire qui semble passer totalement au dessus de la jambe des élus et leur volonté de nous dire que le Président va forcément révolutionner la république.

C'est qui Jésus ? J'ai l'impression vu que l'on attend ce message comme celui d'un messie.

Faudrait arrêter de prendre ses désirs pour des réalités.