" ... / ... L'ultime offre de reprise, qui émanait de la société FIL (Fortune immobilière du Luxembourg), a été déclarée irrecevable. Elle ne présentait pas les garanties bancaires correspondant à son engagement d'injecter plus d'une dizaine de millions d'euros notamment dans le rachat des actifs et le renflouement de la trésorerie de Voxan ... / ... "
On aura beau dire ce qu'on voudra, mais la disparition d'un entreprise est toujours quelque chose de grave. Néanmoins, dans cette période "d'écologisme extrême" pour cause d'élection régionales à venir, la mort d'un fabricant d'engins émettant du CO2 ne devrait pas lever les foules ni nos dirigeants politiques.
Et pourtant, il ne semble pas que les chefs de gouvernement ou les élus allemands, britanniques ou italiens aient particulièrement honte de : BMW, TRIUMPH, DUCATI, PIAGGIO et autres petits constructeurs autochtones qui pérennisent un savoir faire et transmettent beaucoup d'émotion à ceux qui les conduisent.
Mais si la France a un passé motocycliste : PEUGEOT, TERROT, RENE GILLET, Koehler-Escoffier, MONET GOYON, Gnôme et Rhône (voir Moto Histo ) cela fait bien longtemps qu'en haut lieu, on n'a plus d'yeux que pour l'automobile.
Pour quelle raison cet amour immodéré du quatre roues ?
Tout simplement parce que ce secteur de la production, est un des derniers, à être représentatif en France, en termes d'images et d'emploi. Quel politique ne s'est pas rendu dans une usine automobile pour parader, tout en oubliant de rappeler que de plus en plus de véhicules sont fabriqués ... hors de France.
Mais du moment que la photo est bonne !
Pendant que l'Etat paye plein pot ses différentes primes (CO2, casse) pour des véhicules majoritairement importés (merci le commerce extérieur !) il continue à négliger le deux roues motorisé qui, pourtant (n'en déplaise aux khmers verts également) est une partie du remède à l'engorgement des villes.
Pour en revenir à la marque VOXAN, on ne peut pas dire que son histoire aura été de tout repos
26 décembre 1995 : La société Voxan se lance à Issoire dans la fabrication de la seule moto française sur le marché mondial.
Mai 1997 : A l'étude depuis deux ans, la première version de la moto de grosse cylindrée Voxan quitte ses locaux pour des essais grandeur nature.
Janvier 1998 : Jacques Gardette, le père de la Voxan, est sacré Auvergnat de l'année par son défi de relancer l'industrie de la moto française.
Janvier 1999 : Le groupe Dassault entre dans le capital de Voxan.
23 mars 1999 : Le président, Jacques Chirac, se fait présenter deux exemplaires de la nouvelle moto française dans le parc de l'Elysée.
24 Août 1999 : Seule une centaine d'unités sont livrées à ce jour. Lors d'une conférence de presse, Jacques Gardette reconnaît : "Nous avons fait une bêtise en présentant la Voxan lors du salon du deux-roues à Paris, en septembre 1997 [...] Nous avons brûlé les étapes".
22 février 2000 : Jacques Gardette injecte de l'argent frais en cédant sa participation chez Biodôme, spécialiste dans le biomédical.
Janvier 2001 : Voxan réclame plus de place pour produire sa moto française à Issoire et menace d'aller voir ailleurs. Mais il lui faut trente millions de francs et les banques refusent de suivre.
29 juin 2001 : Le tribunal de commerce de Clermont Ferrand prononce la mise en liquidation judiciaire, avec une période d'observation de six mois, de la société Voxan.
21 décembre 2001 : Candidat à la reprise de dernière minute, le groupe suisse Merker se fait connaître lors de l'audience où le tribunal de commerce de Clermont Ferrand.
5 avril 2002 : Désistement du groupe Merker "pour cause de campagne de presse et de mauvaise volonté des salariés..." dissimulant en vérité une arnaque pure et simple de la part du groupe Merker.
18 juin 2002 : Le tribunal de commerce de Clermont Ferrand accorde la reprise de Voxan à la société de développement et de participation Guy Couach dirigée par Didier Cazeaux ... / .. Voxan repart avec 16 salariés et une production de 700 motos par an dès 2003.
18 avril 2003 : Sortie officielle de la première moto de la chaîne de montage à Issoire. Source Voxan Club de France
Mais cette "bonne nouvelle" pour les fans de la marque, n'aura qu'un temps, bien court !
Didier Cazeaux ambitieux déclarait le 19/4/2003 au site MOTO NET
" Je ne doute pas que dans deux ans, tout le monde dira que j'ai encore eu beaucoup de chances en prenant une place facile, mais il y a un an, il n'y avait pas la guerre au tribunal de commerce de Clermont pour reprendre cette affaire ... / ... Grâce à l'expérience que je commençais à avoir, j'avais de bonnes chances de sauver Voxan et il aurait été dommage de ne pas essayer de corriger cette véritable malédiction incompréhensible qui frappe la moto française. ... / ...
Quel sont vos objectifs ?
... / ... Nous allons produire 800 machines cette année, peut-être un peu plus, mais notre objectif le plus ambitieux est d'arriver à suivre la demande des concessionnaires. Il serait illusoire de ma part de vous dire qu'on va faire 2500 motos l'année prochaine et 10 000 l'année d'après .. / ...
Quel est votre seuil de rentabilité ?
Voxan sera rentable dès le 1er exercice ! C'est une règle que j'ai dans mes entreprises. Si Voxan n'était pas rentable dès le premier exercice, elle serait condamnée à mort d'une façon ou d'une autre à terme, et ça n'arrivera pas. ... / ... Nous avons investi 2,5 millions d'euros pour reprendre la production entre juin 2002 et avril 2003. ... / ... Donc, normalement, on va durer dans ce métier ! ... / ... "
Quelques mois plus tard, plombé par des difficultés (réseau et sous-traitants touchés par la crise ou devenus soupçonneux), la marque essayait de se relancer en signant un accord avec un nouveau réseau de distribution très ... exotique !
En 2006, la signature d'un partenariat avec Sidam Europe : Distributeur des marques chinoise Jialing, Jincheng, Lifan, Zongshen mais aussi Jianshe, Regal Raptor et CFMoto devait permettre une distribution dans les concessions du réseau Sidam à l'échelle européenne. - Source Moto Net
Puis une entrée en bourse sur le Marché Libre d’Euronext Paris en septembre 2007 (code MLVOX) devaient redresser la barre, bien mal engagée.
Or, le 1/04/2009 : " ... / ... Couach Yachts, la société de Didier Cazeaux qui lui avait permis de mettre la main sur Voxan, déposait une déclaration de cessation de paiement auprès du Tribunal de Commerce de Bordeaux. La direction du chantier naval invoquait les conséquences de la crise financières sur la solvabilité de ses clients et l'augmentation de sa dette suite au développement de navires de 50 m. ... / ... Didier Cazeaux avait largement communiqué sur le succès de sa reprise de Guy Couach lors de celle de Voxan. Or, une trésorerie fragilisée qui est aussi le lot de Couach Yachts, le chantier naval de yachts de luxe de l'entrepreneur girondin. produira t-elle un effet domino ? " écrivait MOTO Station
Depuis, seule la presse moto se faisait de temps en temps l'écho de quelques informations sur la marque. Et puis, l'information est tombée, il y a quelques heures : "Le constructeur de moto s'est vu signifié par le tribunal administratif de Clermont sa liquidation judiciaire" ... /...Créé en 1995, Voxan n'a jamais vraiment décollé. ... / ... cette fois, Voxan risque de rejoindre définitivement BFG, MF et Moto Boccardo au cimetière des marques françaises de motos. - Source France3
" ... / ... L'ultime offre de reprise, qui émanait de la société FIL (Fortune immobilière du Luxembourg), a été déclarée irrecevable. Elle ne présentait pas les garanties bancaires correspondant à son engagement d'injecter plus d'une dizaine de millions d'euros notamment dans le rachat des actifs et le renflouement de la trésorerie de Voxan, a expliqué cette source. Une autre offre, qui émanait de la Société de développement de moteurs (Sodemo), basée dans la Nièvre, près du circuit de Magny-Cours, avait finalement été retirée par cette dernière début décembre.
En 2006, la signature d'un partenariat avec Sidam Europe : Distributeur des marques chinoise Jialing, Jincheng, Lifan, Zongshen mais aussi Jianshe, Regal Raptor et CFMoto devait permettre une distribution dans les concessions du réseau Sidam à l'échelle européenne. - Source Moto Net
Puis une entrée en bourse sur le Marché Libre d’Euronext Paris en septembre 2007 (code MLVOX) devaient redresser la barre, bien mal engagée.
Or, le 1/04/2009 : " ... / ... Couach Yachts, la société de Didier Cazeaux qui lui avait permis de mettre la main sur Voxan, déposait une déclaration de cessation de paiement auprès du Tribunal de Commerce de Bordeaux. La direction du chantier naval invoquait les conséquences de la crise financières sur la solvabilité de ses clients et l'augmentation de sa dette suite au développement de navires de 50 m. ... / ... Didier Cazeaux avait largement communiqué sur le succès de sa reprise de Guy Couach lors de celle de Voxan. Or, une trésorerie fragilisée qui est aussi le lot de Couach Yachts, le chantier naval de yachts de luxe de l'entrepreneur girondin. produira t-elle un effet domino ? " écrivait MOTO Station
Depuis, seule la presse moto se faisait de temps en temps l'écho de quelques informations sur la marque. Et puis, l'information est tombée, il y a quelques heures : "Le constructeur de moto s'est vu signifié par le tribunal administratif de Clermont sa liquidation judiciaire" ... /...Créé en 1995, Voxan n'a jamais vraiment décollé. ... / ... cette fois, Voxan risque de rejoindre définitivement BFG, MF et Moto Boccardo au cimetière des marques françaises de motos. - Source France3
" ... / ... L'ultime offre de reprise, qui émanait de la société FIL (Fortune immobilière du Luxembourg), a été déclarée irrecevable. Elle ne présentait pas les garanties bancaires correspondant à son engagement d'injecter plus d'une dizaine de millions d'euros notamment dans le rachat des actifs et le renflouement de la trésorerie de Voxan, a expliqué cette source. Une autre offre, qui émanait de la Société de développement de moteurs (Sodemo), basée dans la Nièvre, près du circuit de Magny-Cours, avait finalement été retirée par cette dernière début décembre.
Voxan, dont la douzaine de derniers salariés (120 en 2001) va être licenciée, avait été créée en 1995 à Issoire (Puy-de-Dôme). La cotation de son titre au Marché libre d'Euronext Paris avait été suspendue en septembre dernier, lors de sa mise en redressement judiciaire. Il sera radié de la côte dans les prochains jours. L'entreprise auvergnate, dont le passif dépassait 5 millions d'euros, n'avait réalisé en 2008 qu'un chiffre d'affaires de 450.000 euros, avec moins de trente motos de 1.000 cm3 vendues. - L'Express.be
"En quatorze ans, la marque a autant fait parler d'elle pour ses déboires judiciaires que pour ses créations". Explique La Montagne
... / ... 2006 : Endettée à hauteur de deux millions d'euros, la société licencie vingt-deux des trente-quatre salariés de la société.
2008 : La ville d'Issoire, qui demandait l'expulsion de Voxan des locaux qu'elle lui avait loués, est déboutée par le tribunal de grande instance de Clermont-Ferrand"
Clairement, le désastre est le fait d'une aventure industrielle aventureuse. En effet, si Jacques Gardette, tel Bernard Palissy, s'est ruiné par pure passion, tous les autres investisseurs n'ont fait qu'enfoncer un peu plus la marque par incompétence ou opportunisme. Résultat : Grosse gueule de bois pour les salariés et les clients.
L'Etat pourra affirmer que ce n'est pas son rôle d'intervenir dans des entreprises privées dont la viabilité n'est pas démontrée.
Pourtant, Hervé Novelli ce matin sur Europe1 expliquait sans le moindre complexe le rôle du même état dans le financement des restaurants, dont plus de la moitié se sont vu offrir un cadeau de plusieurs milliards sans la moindre estimation de leur viabilité ! Au moins les salariés de la restauration auront le plaisir d'être augmenté directement par l'état - Source AFP/Google
C'est quand même dommage que le Président qui : "aime les usines" et déclarait en visite à l'usine SMART : "Mes prédécesseurs adoraient visiter des laboratoires. Moi, je préfère rencontrer de vrais gens" - Source Républicain Lorrain Ne se soit pas entiché de celle-ci !
C'est également dommage que le ministre de l'industrie ne se soit pas senti concerné. Mais après tout Christian Estrosi qui souhaite transférer le Musée National du Sport dans le chef lieu des Alpes-Maritimes ne se sent probablement pas concerné par la moto.
Bien que comme nous le rappelle MOTOMAG : " ... / ... Il est amusant de noter que, désormais, le sieur Estrosi se montre fier de son passé de pilote moto. Ce ne fut pas le cas il y a quelques années, quand il était ministre délégué à l’Aménagement du territoire, et refusait d’aborder le sujet dans ses interviewes… Aurait-il compris, désormais, que cet antécédent pouvait lui apporter de la notoriété ? "
En tous cas, ça n'aura pas servi à grand chose à la dernière marque de moto française, qui vient comme tant d'autres de rejoindre le musée des arts et traditions ... industrielles françaises !
Crédit images et photos
Voxan
Voxan.org
"En quatorze ans, la marque a autant fait parler d'elle pour ses déboires judiciaires que pour ses créations". Explique La Montagne
... / ... 2006 : Endettée à hauteur de deux millions d'euros, la société licencie vingt-deux des trente-quatre salariés de la société.
2008 : La ville d'Issoire, qui demandait l'expulsion de Voxan des locaux qu'elle lui avait loués, est déboutée par le tribunal de grande instance de Clermont-Ferrand"
Clairement, le désastre est le fait d'une aventure industrielle aventureuse. En effet, si Jacques Gardette, tel Bernard Palissy, s'est ruiné par pure passion, tous les autres investisseurs n'ont fait qu'enfoncer un peu plus la marque par incompétence ou opportunisme. Résultat : Grosse gueule de bois pour les salariés et les clients.
L'Etat pourra affirmer que ce n'est pas son rôle d'intervenir dans des entreprises privées dont la viabilité n'est pas démontrée.
Pourtant, Hervé Novelli ce matin sur Europe1 expliquait sans le moindre complexe le rôle du même état dans le financement des restaurants, dont plus de la moitié se sont vu offrir un cadeau de plusieurs milliards sans la moindre estimation de leur viabilité ! Au moins les salariés de la restauration auront le plaisir d'être augmenté directement par l'état - Source AFP/Google
C'est quand même dommage que le Président qui : "aime les usines" et déclarait en visite à l'usine SMART : "Mes prédécesseurs adoraient visiter des laboratoires. Moi, je préfère rencontrer de vrais gens" - Source Républicain Lorrain Ne se soit pas entiché de celle-ci !
C'est également dommage que le ministre de l'industrie ne se soit pas senti concerné. Mais après tout Christian Estrosi qui souhaite transférer le Musée National du Sport dans le chef lieu des Alpes-Maritimes ne se sent probablement pas concerné par la moto.
Bien que comme nous le rappelle MOTOMAG : " ... / ... Il est amusant de noter que, désormais, le sieur Estrosi se montre fier de son passé de pilote moto. Ce ne fut pas le cas il y a quelques années, quand il était ministre délégué à l’Aménagement du territoire, et refusait d’aborder le sujet dans ses interviewes… Aurait-il compris, désormais, que cet antécédent pouvait lui apporter de la notoriété ? "
En tous cas, ça n'aura pas servi à grand chose à la dernière marque de moto française, qui vient comme tant d'autres de rejoindre le musée des arts et traditions ... industrielles françaises !
Crédit images et photos
Voxan
Voxan.org
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