16 février 2010

Publicité sur France Télévision : Gros bide en vue pour Nicolas Sarkozy et son conseiller Minc ?

Le candidat Sarkozy qui nous promettait une "démocratie exemplaire" a pourtant, une passion pour une poignée de conseillers personnels ne provenant pas du suffrage universel.

Si certains de ces conseillers comme : Claude Guéant et Henri Guaino (qui agissent régulièrement comme des premiers ministres bis) sont clairement identifiés par le public. Il en est d'autres moins exposés, mais qui ont une influence importante sur les décisions du Chef de l'Etat et ... notre quotidien : Ceux qui font partie du club fermé des "visiteurs du soir".

Ils peuvent, nous explique le Parisien : "appeler à tout moment" L'un de ceux-ci s'appelle : Alain Minc.

Il délivre discrètement conseils et avis. C’est lui, par exemple, qui a soufflé l’idée de supprimer la publicité sur les chaînes publiques ... / ... " et qui dans un duo parfait avec le Président proclame : "Il ne faut surtout pas augmenter les impôts"

Le Président de la République qui avait semble t-il trouvé, au travers de la suppression de la publicité sur France Télévision, un nouveau moyen de mettre en difficulté ses adversaires socialistes, risque bien d'être la principale victime du "bon coup" de son conseiller !

MINC, vous savez (comme nous le décrit Laurent Mauduit de Mediapart) celui de : "L'échec du raid sur la Société générale de Belgique qui a contribué à partiellement ruiner l'homme d'affaires italien Carlo de Bendetti que Minc conseillait et dont il était le bras droit, l'échec économique du groupe Le Monde qui s'est enfoncé dans un colossal endettement en grande partie du fait de la stratégie économique choisie par le président de l'époque du conseil de surveillance, un dénommé ... Alain Minc ... / ... " - Source L'Express

Qui dit fin de la publicité, dit plus besoin de régie publicitaire. En effet, que faire de la régie publicitaire de France Télévision ?

Et c'est là qu'apparait Stéphane Coubit : "Discret, brillant, ambitieux, et à la tête d’une fortune personnelle évaluée à quelques 200 millions d’euros, Stéphane Courbit est l’un des plus purs produits de l’école Alan Minc. L’essayiste et conseiller de Nicolas Sarkozy, qui a pris sous son aile une brochette de jeunes quadras évoluant dans le Paf, (d’Alexandre Bompard, patron d’Europe 1 à Bruno Patino, directeur de France Culture) ... / ... " et Maurice Levy : "poisson pilote du CAC 40 dans l’univers de la communication, et ce depuis prés d’un demi-siècle, ce familier du chef de l’Etat, fondateur du séminaire de Davos et icône de la pub, est pour ainsi dire chez lui à Bercy ... / ... " - Source Imedia Renaud Revel

Et pour boucler la boucle : " ... / ... Dans une interview au Figaro, Stéphane Courbit confirme qu'Alain Minc « est bien conseil » de sa structure "Financière Lov". « Il reçoit à ce titre un intéressement » ajoute l'ancien patron d'Endemol France. Alain Minc a, pour sa part, confirmé à lepoint.fr qu'il détenait 3% du capital de la société ... / ... " - Source Ozap

De leur côté, le gouvernement et les parlementaires décidaient de nouvelles taxes sur le montant publicitaire des chaines privées et sur les opérateurs de de télécom. Belle démonstration de nos "amis" libéraux économiques qui montrent, une fois de plus, que l'argent public doit toujours servir à la privatisation des bénéfices alors que les pertes doivent , bien entendu être être assumées par les contribuables !

Oui mais, ce beau montage a du plomb dans l'aile !

La première semonce est arrivée par le Conseil d'Etat : "Est annulée par le Conseil d'Etat une lettre de Christine Albanel, alors ministre de la Culture, adressée le 15 décembre 2008 à Patrick de Carolis, président de France Télévisions, lui demandant d'arrêter la commercialisation d'espaces publicitaires le soir, à partir du 5 janvier 2009. Est également annulée la délibération du conseil d'administration du groupe public prenant acte le 16 décembre 2008 de ce que le Conseil d'Etat qualifie d'"instruction ministérielle illégale". L'annulation porte donc sur la période entre le 5 janvier 2009 et le 8 mars 2009, date à laquelle la loi décidant la suppression de la publicité entre 20H00 et 06H00 est entrée en vigueur.. / .. " - Source Challenge

Un peu tardive, la décision du Conseil D'Etat, n'a pu s'appliquer dans la mesure où : " ... / ... Le Parlement a décidé souverainement que la délibération du conseil d'administration de France Télévision, en accord avec le gouvernement, était une bonne décision ... / ... " comme l'explique Frédéric "Réponse à tout" Lefebvre

Un projet mal ficelé finit toujours par sombrer

Le dernier empêcheur de faire du fric en rond, n'est pas des moindres, pluisqu'il s'agit de la commission européenne !

" ... / ... La taxe imposée depuis l'an dernier par la France au secteur des télécoms pour financer l'audiovisuel public est "une charge administrative incompatible avec le droit européen" : en prenant cette position le 28 janvier dernier, la Commission européenne a décidé d'ouvrir une procédure officielle d'infraction contre la France, pouvant déboucher en dernier recours sur l'envoi de l'Etat français devant la Cour européenne de justice.

Un joli pavé dans la mare qui place le gouvernement dans une fâcheuse posture et l’Elysée face à un casse-tête. Car les revenus de cette "taxe télécoms", d'un montant de 0,9 % du chiffre d'affaires, imposée depuis mars 2009 aux sociétés du secteur, sont reversés à France Télévisions pour compenser la perte de recettes publicitaires liées à la suppression progressive de la publicité dans l'audiovisuel public.

... / ... Au moment où se dessine la vente de la régie publicitaire de France Télévisions, certains députés s’interrogent sur l’avenir du financement des chaînes publiques et posent la question : Est-il bien judicieux de privatiser une régie publicitaire performante, alors que personne ne sait aujourd’hui comment l’Etat entend compenser demain l’enveloppe « taxe télécoms », essentielle pour l’équilibre des comptes de la maison que dirige Patrick de Carolis ? ... / ... Député UMP et membre du Conseil d’administration de France Télévisions,Christian Kert fait le tour de la question. C’est net et carré ... / ... " Imedia

Ce que confirme une interview de Christian Ker au "Buzz Media " du Figaro

Cliquez sur l'image pour voir l'interview sur universfreebox
Et Christian Kert de conclure dans une autre interview donnée à Renaud Revel

" ... / ... Question : Et à ceux qui s’interrogent sur la validité de ce plan de reprise, au motif, notamment, que l’on ne peut être à la fois régisseur d’espaces publicitaires et producteur de programmes au sein d’un même groupe, comme ce sera le cas pour l’ancien patron d’Endemol France, Stéphane Courbit, que répondez-vous ?

Réponse : Que tout cela fera partie d’une charte d’éthique qu’il faudra négocier pied à pied avec l’intéressé, même si rien ne lui interdira de vendre des programmes à l’une des chaînes de France Télévisions. Et si en dernier ressort, il n’y a pas d’accord avec Stéphane Courbit ou le groupe Publicis, il n’y aura pas de vente. Mais pour l’heure, ce qui importe, c’est la position de Bruxelles. On ne peut pas se permettre de mettre la charrue avant les bœufs et céder à l’aveugle le contrôle d’une régie qui était jusqu’à une période récente l’un des «tiroirs-caisse » de France Télévisions "

Pendant ce temps là, Alain MINC, l'homme qui a un avis "intéressé" sur tout, continue son petit bonhomme de chemin en s'occupant de ... l'avenir des retraites

" ... / ... le conseiller officieux de l'Elysée, affirmant que « les mythes se fracassent sur la réalité » en raison des contraintes de la démographie, s'est déclaré favorable à la remise en question de l'âge légal de départ, dans la mesure où la « conscience collective » des Français y est d'ores et déjà prête. ... / ... Selon lui, Nicolas Sarkozy « va évidemment essayer de chercher le consensus », mais il faut s'attendre à ce que les syndicats n'avalisent pas le recul de l'âge légal ... / ... Alain Minc a indiqué qu'il n'était pas hostile, le jour où l'emploi redémarrera, au report vers les retraites d'une partie des contributions chômage.... / ... "

Probablement découvrirons-nous dans quelques temps le ou les noms des clients d'AM Conseil (qui -par discrétion ?- ne dispose d'aucun site web) qui vont profiter du prochain lobbying du proche conseiller du Président ...

Le Nouvel Economiste dans un portrait qu'il a consacré à Alain MINC écrit : " ... / ... Qu’il s’agisse de gestion, de stratégie, de communication ou de portefeuille d’activités, il devient le fou du roi et le sparing partner libre, insolent et indépendant qui affirme ce que personne n’ose dire. Le jugement et le bon sens de son interlocuteur semblent néanmoins indispensables au succès de ses projets : " Alain Minc doit être utilisé avec un tamis. Parmi l’ensemble de ses conseils, un tiers d’idées sont folles, un tiers sont inutilisables et un tiers géniales et visionnaires "

En ce qui concerne France Télévision, il semble bien que le "client" Sarkozy se soit fait refiler une idée ... émanant des deux premiers tiers. Et nous aussi par la même occasion !

France24
Mediapart

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