22 avril 2010

Tout, tout, tout, vous saurez (peut être) tout sur le MEDEF !

Le MEDEF serait-il un endroit où préfère coopter le président : plutôt qu'en menant campagne entre plusieurs candidatures qui apparaîtraient comme la manifestation de dissensions internes" ?

Non, selon ses dirigeants, le MEDEF est un mouvement sérieux où l'on parle calmement de la mondialisation, où l'on créé des comités d'éthique sur le libéralisme ou un code de de gouvernement d'entreprise et où on s'autorise à lancer des débats sur : "Etre ou ne pas être politiquement correct ? "

Bref, rien que du feutré ! Néanmoins, après l'affaire de l'UIMM, il semble qu'on on "ressort les couteaux" dans la vénérable institution.

La cause : La prochaine élection à la tête du MEDEF !

Pour beaucoup de français, l'élection à la présidence du MEDEF ne représente pas un grand intérêt. Et pourtant, cette élection est encore plus importante qu'une élection politique puisqu'elle va directement impacter la vie de millions de salariés. En effet, le MEDEF est le principal interlocuteur des syndicats de salariés et du gouvernement.

Autant dire la puissance de l'organisation qui au fil des années, au travers tout d'abord d'Ernest Antoine Sellières, puis de Laurence Parisot a cultivé le lobbying comme arme de combat.

Roland Muzeau l'évoque sur son blog : "LE LOBBYING DU MEDEF" dans lequel il fait référence à un article publié par le magazine Marianne sur : " les amendements défendus depuis 2002 par des sénateurs et des députés, inspirés par le patronat de la métallurgie" qui devrait vous donner quelques exemples significatifs.

Pour en revenir à la future élection, celle-ci, ne se passerait, selon l'une des candidate de façon démocratique !

Sophie de Menthon, à ce jour, la seule à avoir fait acte de candidature à la présidence du MEDEF contre Laurence Parisot ne sait toujours pas si elle peut être candidate.

Et pourtant, comme elle le déclarait sur Europe1 : "J'ai eu beaucoup de pressions pour ne pas me présenter et ça m'a beaucoup motivée, parce que ce sont des pressions amicales qui disent qu'il ne faut pas rompre l'unité patronale. Justement, j'ai vu un patronat qui avait peur et il ne faut pas que les patrons aient peur, il faut qu'ils soient fiers d'eux-mêmes ... / ... "

Du côté de Laurence Parisot on joue l'agacement poli : " Sophie ne m'a pas prévenue. On a été un peu surpris, c'est tout", s'est contenté de réagir Laurence Parisot mardi lors de sa conférence de presse mensuelle, soulignant ne pas encore avoir pris connaissance "des motivations" de sa concurrente.

Et pourtant sur BFM TV Sophie de Menthon expliquait que : " ce qui la motive, c'est la concurrence" !

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Alors, quel sont les arguments des deux concurrentes ?

Au niveau du Web, on ne trouve pas grand chose, à vrai dire.

Laurence Parisot, la sortante a lancé un blog sur lequel on peut lire à ce jour un seul et unique billet publié le 11mars 2011et quelques discours puisés sur le site du MEDEF. A noter l'achat de mots clés sur Google pointant sur l'adresse du blog : MEDEF, Parisot, Laurence Parisot

Du côté de Sophie de Menthon, on en saura pas plus puisque la dernière mise à jour du blog dont elle dispose sur la plate forme de RMC où elle participe à l'émission "Les grandes gueules" remonte au ... 09/10/07

Mais c'est surtout dans les medias que Sophie de Menthon se répand, notamment sur les obstacles qu'on mettrait en travers de sa candidature !

Ainsi, dans Le Parisien on peut lire : "La présidente du mouvement patronal Ethic, Sophie de Menthon, qui souhaite briguer la présidence du Medef national, attend toujours de savoir si sa société est reconnue membre du Medef Paris, condition pour qu'elle puisse officiellement déposer sa candidature. "

Et que disent les statuts du MEDEF au sujet des candidatures ?

ARTICLE 16 - CANDIDATURES Les candidats à la présidence ne doivent pas être âgés de plus de 65 ans au jour de l’élection. Ils doivent appartenir à une organisation membre actif du MEDEF ou à l’une de ses composantes et présenter les signatures de 50 membres de l’Assemblée Générale ayant voix délibérative, signatures qui seront annexées au dossier de candidature dont le contenu est déterminé par le règlement intérieur. Les dossiers de candidature à la Présidence doivent être envoyées au Président du Comité statutaire par lettre recommandée avec demande d'accusé de réception reçue au plus tard deux mois avant la date prévue pour l'élection. ... / ... "

Sophie de Menthon avance une excuse : " Comme je travaillais au Medef, je ne payais pas mes cotisations" et met en cause l'impartialité et les méthodes du MEDEF : " ... / ... J'ai voulu régler toutes mes cotisations en retard, mais au Medef Paris, on ne me prend même pas au téléphone!" Si la présidente d'Ethic parvient à adhérer au Medef, il lui faudra ensuite obtenir 50 signatures avant qu'elle puisse officiellement déposer son dossier de candidature. "Plus la réponse du Medef Paris tarde à arriver, moins j'ai de chances d'obtenir les 50 signatures"- Source Le Parisien

Or, Le Figaro nous explique que : " Lorsqu'une entreprise cherche à devenir adhérente, le Medef Paris enclenche une procédure très balisée et complexe qui peut durer plusieurs semaines et qui doit se conclure obligatoirement par un "agrément du conseil d'administration". Or la dernière réunion du CA du Medef Paris a eu lieu le 8 avril et la prochaine n'est pas programmée avant... le 22 juin, soit près de deux mois après la date limite du dépôt des candidatures (fixée au 1er mai) pour la présidence du Medef ... / ... "

Devant cet obstacle le ton se durcit puisque Léonidas Kalogeropoulos le vice-président d'Ethic a signé un article dans la Tribune au titre prometteur : "Salutaire démocratie patronale" dans lequel il écrit, entre autre :

"Il semble nécessaire de souligner en quoi faire vivre la démocratie au sein du patronat constitue une plus-value pour l'image de l'entreprise auprès des Français, alors que certaines voix voudraient au contraire favoriser une candidature unique.

En effet, selon une jurisprudence établie par Yvon Gattaz en 1981, il faudrait afficher une unité patronale sans faille en cooptant un président, plutôt qu'en menant campagne entre plusieurs candidatures qui apparaîtraient comme la manifestation de dissensions internes.

En son temps, cette posture se comprenait face à un gouvernement élu pour mener un vaste programme de nationalisation. Mais le patronat serait-il donc la seule enclave de la société française où ce qui fut décidé en 1981 devrait demeurer immuable plus de vingt-cinq ans après ? ... / ... "

Ah bon ! Mais alors, cette campagne serait-elle celle qui va enfin nous permettre de tout savoir sans avoir osé le demander sur le MEDEF et ses méthodes ?

La suite, vite ...

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