30 novembre 2010

Emploi des jeunes : Après l'impasse, le "SAS" ?

L'emploi des jeunes est devenu LE nouveau sujet que devraient aborder les partenaires sociaux. La CGPME en profite pour proposer de créer une "Session d’Accès Sécurisée à l’Entreprise", sorte de sélection "zéro défaut" gratuite !

Lancé par François Chérèque à Laurence Parisot, lors d'un débat télévisé, le "chantier de l'accès des jeunes à l'emploi" vient de démarrer, par une première rencontre, entre les deux protagonistes, au siège du Medef à Paris.

Si pour l'instant du côté de la CFDT on attend : " ... / ... des engagements concrets et précis de la part des branches professionnelles ou des entreprises concernant l'emploi des jeunes" du côté du MEDEF on qualifie l'entretien de " " très important, utile et efficace "

Au delà de ce satisfecit, on notera que le MEDEF insiste sur le fait que : " ... / ... les engagements en matière d'emploi des jeunes auxquels pourraient souscrire les patrons ne peuvent être pris qu'"au niveau de chaque entreprise individuellement ou au niveau des branches". "Evoquer des engagements nationaux serait illusoire ... / ... " - AFP/Google

En clair : OK pour une photo devant la presse mais aucun accord national. Ce qui condamne les syndicats de salariés à l'impuissance totale !

En ce qui concerne la CGPME, rien n'indique qu'on se dirige vers une rencontre avec les syndicats de salariés, puisqu'on préfère concentrer toute son énergie sur des rencontres avec : " la ministre chargée de l'Apprentissage et de la Formation professionnelle Nadine Morano puis avec le ministre du Travail et de l'Emploi Xavier Bertrand le mardi 7 décembre "

Dans ce but, la CGPME a rédigé un document de 33 pages qui comme l'expliquent Les Echos : " ... / ... reprend évidemment les leitmotivs de l'organisation patronale sur la nécessité d'alléger les charges sociales ou encore de supprimer les effets des seuils sociaux ... / ... " Mais surtout propose de créer : " une formule de « session d'accès sécurisée à l'entreprise », SAS en abrégé ... / ... L'idée est de permettre à l'entreprise de « vérifier la pertinence de la candidature afin de réduire les risques de rupture anticipée » et pour le jeune de « conforter son projet professionnel vers un métier identifié ». Le parcours durerait quatre ou cinq jours en démarrant par la « découverte de l'entreprise "

Nous avons lu ce document et tout particulièrement les pages 27 à 29 qui définissent selon la CGPME ce que serait une " Session d’Accès Sécurisée à l’Entreprise "

Concept

un concept d’immersion pratique courte en entreprise.

• La SAS serait proposée par l’entreprise intéressée soit en vue d’un recrutement direct sous forme d’un contrat de travail, soit pour tester une candidature spontanée.

• Concrètement, il s’agirait de favoriser la découverte mutuelle d’une entreprise par un jeune et d’un jeune par une entreprise pour préparer l’insertion professionnelle du jeune qui pourrait ensuite se traduire par un contrat d’apprentissage ou un contrat de professionnalisation ou encore une autre formule destinée à faciliter l’orientation professionnelle d’un jeune, par exemple stage d’au moins trois mois...

Fonctionnement : Demandez le programme !

1er jour : découverte de l’entreprise
- Visite des locaux
- Identification des structures de l’entreprise (direction, services…)
- Connaissance des métiers pratiqués dans l’entreprise

2ème jour (3ème jour) : identification du ou des métier(s) susceptible(s) d’intéresser le jeune et l’entreprise
- Définition du (des) métier(s)
- Compétences requises pour chacun des métiers
- Premier positionnement du jeune par rapport au(x) poste(s) de travail qu’il est susceptible d’occuper.

3ème jour (4ème jour) : identification précise du parcours professionnel du jeune dans l’entreprise
- Formation initiale en contrat d’apprentissage ou formation professionnelle continue en contrat de professionnalisation ou encore sous une autre forme d’insertion professionnelle... / ... .

4ème jour (5ème jour) : formalisation des étapes pour l’insertion professionnelle du jeune selon la formule choisie conjointement par le jeune et l’employeur.
Cette formalisation se fait si le jeune a manifesté sa volonté claire « d’intégrer » l’entreprise et si l’employeur est favorable à cette candidature ... / ...."

Et dans quel cadre juridique ?

- Dispositif fonctionnant selon les termes d’une convention-type simplifiée définie par la branche professionnelle dont relève l’entreprise ou au niveau national nterprofessionnel ... / ...

Et surtout !

- Garantie juridique donnée par l’Administration du Travail de la non responsabilité de l’entreprise concernée en cas d’accident du travail survenant pendant la période de « Session d’Accès Sécurisé à l’Entreprise » (SAS). Cette garantie figurerait dans la convention-type ... / ..."

En résumé : Un test (période d'essai ?) gratuit et légal de 5 jours (pouvant aboutir à un stage) pendant lesquels on pourrait vérifier les capacités du candidat à "encaisser" et s'adapter. Le tout bien entendu "emballé" dans un contrat rédigé par les patrons eux mêmes et sans couverture en cas d'accident !

Nous sommes vraiment impatients de connaître, l'accueil que réserveront Nadine Morano et Xavier Bertrand à ce "SAS" et les suites qu'ils donneront, à cette "nouvelle piste" du "chantier de l'accès des jeunes à l'emploi" !

Crédit photo
Pratique.fr

2 commentaires:

JC a dit…

Pour infos, les stages existent déjà: avec Pole Emploi (EMT ou EMTPR), la Passerelle Immersion en entreprise dans le cadre du CIVIS en Mission Locale ou la Convention de Stage Découverte de la CCI. Toutes d'au moins une semaine (ou au plus) et pour lesquelles la couverture sociale n'est pas assurée par l'entreprise mais la structure, CCI, Pole Emploi ou Mission Locale....
JC

Convention.fr a dit…

Les stages existent mais pour une durée encore très limitée.