31 janvier 2011

Attention : Les élections cantonales compteront double !

Si au sommet de l'Etat et à l'UMP, on tente de minorer l'intérêt des élections cantonales, il n'en reste pas moins, que perdre le contrôle du Sénat et offrir une dynamique à l'opposition pour 2012, serait de mauvaise augure !

Qu'on le veuille ou non, une élection est la possibilité pour les français d'exprimer leur accord ou mécontentement par rapport aux actes et décisions du pouvoir en place.

Et, les élections cantonales de mars 2011, qui seront les dernières du genre (les conseillers généraux. seront remplacés en 2014 par des conseillers territoriaux) seront bien une nouvelle épreuve pour le gouvernement et sa majorité !

Epreuve est bien le mot, lorsqu'on sait que depuis 2007, à l'exception des européennes, l'ensemble des scrutins, ont été remportés par l'opposition. Avec comme point d'orgue : Les régionales.

La majorité présidentielle aimerait faire croire, que les élections cantonales concernent peu les français. Au point, que la participation à ce scrutin, serait assez faible. Or, depuis 1976, à l'exception de 1988, le taux de participation aux élections cantonales n'a jamais été inférieur à 60%. C'est à dire un taux proche de celui enregistré aux législatives.

Si Jean-François Copé concède, qu'il s'agit d'un " tour de chauffe " pour 2012, tout en déclarant ne pas : " avoir pas tranché sur leur caractère national, la question devant se régler au cas par cas sur le terrain (...) " Il ajoute non sans humour (involontaire) : " (...) il ne s'agit plus de se livrer à un "débat de constat" mais de passer aux propositions. Elles doivent s'articuler autour de trois mots-clés : la fermeté, la générosité et l'ouverture au monde (...) " - Le Point

En résumé : Banaliser la défaite à venir pour mieux rebondir sur la présidentielle et les législatives !

Seulement, même à l'UMP, et dans la majorité présidentielle, ils sont beaucoup à ne pas l'entendre de cette oreille. En effet, quoi de plus suicidaire pour les candidats de la majorité aux cantonales, de voir l'UMP proposer un "big bang social" dans lequel on prévoit : " (...) une réforme globale des contrats de travail et de certains pans du Code du travail (...) " En cas de victoire ... en 2012 !

Alors, on essaye de réabiliter la vielle technique politique qui consiste à dire, (pendant une campagne), aux électeurs : ce qu'ils ont envie d'entendre. Pour, une fois élu : faire uniquement, ce que l'on a envie !

Quelques exemples ?

Dominique Bussereau, devant le bureau politique de l'UMP: " (...) s'est emporté : Vos débats sur les 35 heures ou les fonctionnaires, c'est bien gentil, mais nous on a des élections dans deux mois ; provoquer une mobilisation de la gauche n'est pas le meilleur moyen de nous aider (...) " - Les Echos

Nadine Morano, qui a indiqué, que les débats liés aux cantonales " devaient avoir la priorité" par rapport à la préparation du projet 2012. " Il n'est pas question d'handicaper nos candidats par des débats qui alourdiraient leurs débats localement (...) " - Le Point

Quelle est l'état des forces en présence pour les cantonales ?

" (...) la gauche détient environ 60 % des sièges de conseillers généraux et la présidence de 58 départements métropolitains contre 37 à la droite et au centre (...) Si (...) la droite espère ainsi reconquérir deux départements d’Ile-de-France, le Val-d’Oise et la Seine-et-Marne (...) la gauche compte sur une victoire dans : " (..) Les Hautes-Alpes, la Côte d’Or, le Jura (...) La bataille sera âpre dans : (...) trois départements symboliques : le Rhône, présidé par le garde des Sceaux, Michel Mercier, les Pyrénées-Atlantiques, longtemps présidées par François Bayrou. Et même la Sarthe, le département de François Fillon (...) " - Les Echos

Et si le vote au cantonales comptait ... double ?

C'est ce qu'on est en droit d'affirmer dans la mesure où : Les conseillers généraux élus feront partie des grands électeurs qui désigneront les sénateurs, en septembre prochain.

Et comme l'explique Le Figaro : " (...) Pour la gauche, une nouvelle victoire aux cantonales, après celles de 2004 et 2008, favoriserait leurs espoirs aux sénatoriales. En progressant dans les conseils généraux, alors qu'ils sont déjà à la tête d'une majorité de départements, le PS et ses alliés mettraient toutes les chances de leur côté pour décrocher la majorité au Sénat et en prendre la présidence (...) " Ce qui, note Sud Ouest : " (...) aurait pour conséquence de compliquer considérablement la fin de mandat de Nicolas Sarkozy (...) "

Alors, à l'UMP, on sort la " botte secrète " !

C'est l'indestructible Jean-Claude Gaudin, président de la commission des investitures de l'UMP , qui nous la présente : " (...) Mettons la réforme de la dépendance au cœur de la campagne (...) ce sujet étant à même de mobiliser l'électorat le plus âgé, le plus proche de l'UMP et le moins susceptible de s'abstenir (...) " Le Figaro

Compter sur l'électorat le plus âgé, pour pouvoir continuer à imposer aux autres : La fin de la durée légale du travail, l'allongement progressif de la durée de cotisation pour la retraite, la remise en cause des seuils sociaux, et peut être même, une limitation de la durée d'indemnisation des chômeurs, voila, qui nous renseigne, sur la capacité de l'UMP, à nous mener à : " l'ouverture au monde " prônée par Jean-François Copé !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Le Sénat sera renouvelé par moitié en septembre et 170 sénateurs seront élus, dont 5 nouveaux.

L’autre partie sera recomposée en 2014 (les sénateurs du Rhône ont été élus en 2004 et auront bénéficié d’un mandat de 10 ans, soit une double législature).

Or, Le groupe UMP du Sénat avait perdu la majorité en 2004 (62 des 114 sièges renouvelables pour la gauche contre 52 pour la majorité), cela s’était confirmé en 2008 avec les résultats des élections municipales avec une progression de 23 sièges à gauche.

Avec la bérésina des régionales 2010 (23 des 26 régions à gauche), la droite doit limiter la casse aux cantonales mais les clés du scrutin sont déjà inscrites dans le corps électoral et le basculement de quelques sièges de conseillers généraux ne changera pas fondamentalement les choses.

Les espoirs du PS sont de faire basculer entre 2 et 12 départements dont le Jura, les Pyrénées-Atlantiques, la Loire et le Rhône.

Pour que la gauche puisse s’imposer dans la Haute Assemblée, il lui faudrait gagner 22 sièges alors que les pronostics dessinent un gain oscillant entre 10 et 17 sièges.

Ce qui est conforme avec la fourchette de Gérard Larcher, Président du Sénat, qui prévoit entre 6 et 16 sièges d’avance pour la majorité …

GdeC a dit…

je ne peux que te soutenir, lk'ami Slovar, puisque j'ai planché sur le même sujet aujourd'hui...