26 janvier 2011

La mondialisation résisterait-elle à une prochaine crise ... sociale ?

Le fondateur du Sommet de Davos s'inquiète d'une possible transformation de la crise économique en "crise sociale" . L'étude IFOP pour la Croix sur la "mondialisation vue par 10 pays " ne peut que lui donner raison !

" Il n'y a de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre" affirme un dicton. C'est en résumé ce qu'a déclaré Klaus Schwab, en présentant la 41e édition du Forum économique mondial à Davos : " Nous devons faire attention à ce que cette crise ne devienne pas une crise sociale, ce qu'elle est dans certains pays "- Le Figaro

Il faut dire que, comme nous vous l'expliquions hier, la perspective d'une reprise économique tout en conservant un taux de chômage très élevé, est envisageable ! Or, l'exemple de la Tunisie et les très nombreuses manifestations qui se produisent, un peu partout dans le monde, ne rassurent pas les promoteurs et bénéficiaires du libre échange et ... du dumping fiscal et social.

Pour ces "beaux esprits", Il faudrait donc profiter du sommet de Davos et du G20 pour trouver rapidement des solutions pour sauver le soldat "mondialisation".

La mondialisation, vous savez, ce concept économique qui s'est imposé à l'ensemble des citoyens de la planète ! Elle n'est d'ailleurs jamais remise en cause par les chefs d'état et de gouvernement, qui préfèrent insister, sur la "nécessaire adaptation" de leurs salariés et concitoyens aux normes les plus minimalistes !

Ce qui fait que personne ne demande jamais à ces citoyens/salariés ce qu'il pensent de ce : " développement de liens d'interdépendance entre hommes, activités humaines et systèmes politiques à l'échelle du monde "- Technoscience

C'est pourquoi l'étude, publiée par le journal La Croix et réalisée par l'IFOP sur " la mondialisation vue par dix pays " est intéressante.

Si les analystes de l'IFOP préfèrent insister sur le fait que : " Les Français sont fâchés avec la mondialisation " (...) Ils sont les plus nombreux (33 %) à juger qu’il faut désormais abandonner le système capitaliste, contre… 3 % des Chinois, officiellement communistes. Les deux tiers de ces derniers (65 %) considèrent qu’il faut conserver ce système « qui fonctionne plutôt bien », soit la plus forte proportion de l’étude, contre 15 % des Français (la plus faible) (...) "

Ce qui ne devrait pas tarder à faire les choux gras de l'UMP, qui l'utilisera, pour montrer à quel point, nous sommes un peuple "ringard". Pour ce faire, ils pourront d'ailleurs, se servir de la phrase de Jérôme Fourquet, le directeur adjoint des études de l’Ifop : " Les Français ont désormais parfaitement conscience de leur retard. Le gouvernement s’est appuyé là-dessus lors du débat sur les retraites. Et la nécessité de le combler devrait être au centre des débats de la présidentielle de 2012 (...) "

Il ne faut surtout pas négliger la partie de l'étude dans laquelle on apprend que nous ne sommes pas les seuls à rejetter certains aspects de la mondialisation.

Tout d'abord, la confiance envers les gouvernements à gérer les crises économiques et financières : " Probabilité d'une nouvelle crise économique et financière dans les prochaines années "

Si pour les français, c'est une certitude à 91%, elle l'est aussi pour les britanniques à 88% puis les australiens à 83%, les américains à 82%, les Allemands à 79%, les italiens et même les chinois à 77%. Pour ceux qui penseraient que les Brésiliens sont des optimistes, l'étude affirme qu'ils sont 75% à croire à la probabilité d'une nouvelle crise !

" Le développement des échanges commerciaux internationaux " : Si les chinois à 90%, les Polonais et les brésiliens à 76% considèrent que celui-ci a un impact positif sur leur pays, les allemands ne sont que 50% et les américains ... 39% à le penser.

Ce qui nous amène à la partie qui nous semble la plus significative de l'étude : La très forte demande de régulation !

" (...) Même s’ils continuent majoritairement de croire aux vertus de l’économie de marché, les Américains semblent aussi pessimistes que les Français sur de nombreux points (...) Qu’il s’agisse d’obliger les entreprises qui délocalisent à rembourser les aides publiques qu’elles ont touchées (92 % des Français sont pour, 87 % des Allemands et 73 % des Américains), de taxer des produits provenant de pays pratiquant un dumping social, fiscal et environnemental, ou encore de lutter contre les OPA hostiles. Le clivage entre les élites et les populations est désormais assez net sur ces sujets. Il y a une vraie attente des populations pour la mise en place de nouvelles règles du jeu, voire d’un peu de protectionnisme (...) écrit l’Ifop.

Message transmis au Président du G20 et aux chefs d'états et de gouvernements participants à qui, il ne reste que quelques jours pour "réformer le capitalisme". Et qui auraient tord de croire que, leurs populations accepteront très longtemps, un système, qui leur propose la seule mise en concurrence, sans le moindre garde fou ... comme avenir !

Sources
La Croix
Etude au Format Word
Crédit image
Tignous

2 commentaires:

BA a dit…

Mercredi 26 janvier 2011 :

Jacques Voisin (CFTC) juge le pacte social français "désormais rompu".

Le président de la CFTC Jacques Voisin a estimé mercredi que le pacte social en France "est désormais rompu" et que "nous n'avons tiré aucune leçon de la crise" financière et économique de 2008-2009.

"Notre pacte social français est désormais rompu. La crise constitue l'occasion et le prétexte pour nos gouvernants et pour le patronat de revenir sur tout ce qui fait et structure notre modèle social", s'est-il alarmé lors d'une conférence de presse.

Le dirigeant syndical s'en est pris à la réforme des retraites et aux "politiques d'austérité qui se mettent en place un peu partout en Europe", ainsi qu'aux "déclarations contre les 35 heures derrière lesquelles se cache une remise en cause de la référence à la durée légale du temps de travail".

M. Voisin s'est inquiété de "la privatisation rampante de la protection sociale" et a réclamé un "débat avec sincérité" sur son financement, sur lequel patronat et syndicats doivent commencer à se pencher dans les six mois à venir, jugeant que "la politique de l'autruche que nous menons depuis plusieurs années n'est plus possible.

Cette protection sociale, "en aucun cas, il ne doit être question de l'alléger, de la réduire ou encore de la privatiser", a-t-il dit.

Il a aussi critiqué, entre autres, le "démantèlement des services publics, la suppression massive de postes qui entraînent forcément une diminution de la qualité de ces services publics".

Selon M. Voisin, "c'est l'investissement productif qui nous sortira de la crise".

http://www.boursorama.com/international/detail_actu_intern.phtml?num=ba179f9faa658efe124fa63a8e6d5514

romain blachier a dit…

La mondialisation est Janus. Des avantages certains mais aussi des côtés fort sombres;