03 janvier 2011

Manuel Valls : Meilleur artiste de l'opportunisme politique ?

Au moment ou plus de 4 millions de chômeurs cherchent un emploi, Manuel Valls propose de revenir aux 39H00. Cette tactique est-elle destinée à faire du buzz pour les primaires socialistes où adresser un signe à droite en cas de défaite de la gauche en 2012 ?

Ce n'est un secret pour personne, Nicolas Sarkozy apprécie Manuel Valls. Au point d'avoir déclaré : " Dans dix ans, ce sera le meilleur des socialistes, mais d'ici là, ils l'auront tué" - TF1 Oui mais, Manuel Valls est un homme pressé, qui de surcroît, ne sait plus quoi inventer pour faire décoller sa candidature aux primaires du PS pour 2012.

Après avoir proposé de changer le nom du Parti Socialiste : " (...) je crois que le mot socialisme est dépassé, le changement de nom serait le symbole de notre propre dépassement, et d'un rassemblement plus large (...) " - Libération et Slovar de juin 2009. Puis avoir soutenu l'allongement de la durée de cotisations pour les retraites. Voici qu' après Jean-François Copé en septembre 2010 et Hervé Novelli, il y a quelques jours, il propose de " dévérouiller les 35H00 " !

"Grand rendez vous " Europe 1 de dimanche : " (...) Nous devrons déverrouiller les 35h qui n’existent déjà plus réellement… Cela permettra aux Français – pour ceux qui ont la chance d’avoir un emploi – de travailler davantage en gagnant plus… Pour ceux qui n’ont pas de travail, l’allégement du coût du travail, devra relancer l’embauche (...) "

Donc, comme le disait, le peu "socialiste", Xavier Bertrand : " travailler davantage, en étant payés autant ou moins "

Et que dire des autres propositions sur l'emploi, le pouvoir d'achat et les salaires, faites lors de l'émission (disponible sur le blog de M Valls ) destinées à : " créer un pacte pour la croissance "

1. Ouvrir une négociation entre les partenaires sociaux pour augmenter les salaires.

Nous serions particulièrement intéressés de connaître la façon dont monsieur Valls obligerait les organisations d'employeurs à ce type de négociation, dans la mesure où " l'agenda social " du MEDEF n'y fait aucune référence et se refuse à toute négociation sur des augmentations nationales

2. Nos marges de manœuvre étant faibles, il faudra alléger le coût du travail pour les entreprises, ce qui leur permettra d’augmenter les salaires et de recourir davantage à l’emploi.

Qui peut croire un instant à cette fable ? La suppression des 35H00 permettrait aux employeurs de continuer d'appliquer la politique de "modération salariale" sans augmenter les effectifs !

4. Pour compenser la baisse des charges, améliorer notre compétitivité, protéger nos emplois industriels, créer de nouvelles recettes, il faudra mettre en place une TVA « sociale ». L’inflation étant relativement faible, nous pouvons nous le permettre.

Le type même de la fausse bonne idée, comme l'explique Danièle Blondel, professeur émérite à Dauphine qui la qualifie de " Socialement injuste " : " (...) dans un premier temps, la hausse des prix des produits importés qui, aujourd'hui, pèsent lourd dans le panier de la ménagère, amputerait le pouvoir d'achat des consommateurs et déprimerait la demande intérieure sans compensation possible par une baisse du prix des produits nationaux (qui peut imaginer que, par exemple, les T-shirts chinois soient remplacés par des "cashmere" français) ? (...) "

En clair de l'inconsistant technocratique, basé sur positionnement socio-centro-démocrate, destiné à plaire au plus large spectre de l'électorat français et ... sarko-compatible en cas de deuxième mandat !

Et pour finir ces propositions, un couplet qui ressemble étrangement au programme d'un ancien candidat à la Présidence de la République : " (...) Réhabiliter la valeur travail, améliorer notre productivité, renforcer notre compétitivité, redonner du pouvoir d’achat aux Français, sont les axes qui permettront à la France de se redresser (...) "

A ceux qui penseraient que, ces prises de position n'ont rien à voir avec un possible destin ministériel ... en cas de victoire de la droite, nous leur proposons de voir ou revoir la vidéo du 18 mars 2009, publiée sur un blog de Mediapart, et dans laquelle, on peut le voir " (...) lors d'un débat à l'université Dauphine à Paris (...) revenir " (...) sur sa non-entrée au gouvernement lors de l'élection de Nicolas Sarkozy (...) "

Extraits : " (…) Nicolas Sarkozy m'a dit : " Tu sais Manuel, on est en 1958, je suis le Général de Gaulle, nous sommes en train de vivre une période révolutionnaire, c'est le moment de mettre tous les talents au gouvernement". Je lui ai répondu que 2007, ce n'était pas tout à fait 1958. Et puis j'avais des désaccord de fond avec sa politique économique "


Comment Sarkozy a proposé un Ministère à Manuel Valls
envoyé par DDDebat


Et d'ajouter en toute fin d'intervention : "(...) Je pense que mon destin, mon choix, mon envie est de rénover la gauche en profondeur, alors on verra dans cinq ans, s'il me repropose quelque chose, on verra (...) " Après tout, dans 18 mois, il sera toujours temps de voir ... en fonction du vainqueur ...


Crédit photo
Europe1

2 commentaires:

des pas perdus a dit…

Ce type passe l'essentiel de son temps à dénigrer la gauche plutôt qu'à combattre les injustices... Cherchez l'erreur.

Anonyme a dit…

''C'est ma marque !'' Mr Valls révèle ainsi qu'il n'est qu'un produit politique, prêt à sacrifier la vie de million de gens dont les conditions de vie et de travail sont déjà difficiles, pour le seul pouvoir. Et s'il appartient à un parti, c'est celui de l'arrivisme, comme N. Sarkozy, et par conséquent sa place est à l'UMP, auprès de celui-ci et de Mrs Copé et Longuet, avec lesquels il a idéologiquement et humainement tout en commun, et dont il sert les intérêts et vues politiques.
En vérité, s'il y a une chose à déverrouiller une fois pour toutes c'est bien ce carcan idéologique – libéral et régressif – absolument dépassé, de Mr Valls et consorts, de cette classe politico-économico-médiatique qui n'a pour seul but que d'asseoir et accroître son pouvoir et ses intérêts. Cette classe de nantis, rappelons-le minoritaire, serait-elles prête à « déverrouiller » ses salaires faramineux et privilèges absolument révoltants, comme elle se plaît à prôner et vouloir imposer au peuple, du haut de son égoïsme, de renoncer au peu de miettes qui lui restent ? On voudrait nous faire accroire, l'on n'a de cesse de nous asséner que le « progrès » serait d'en finir avec les 35h ! Cette engeance rétrograde s'emploie avec force cynisme à remettre en cause, saper et détruire peu à peu les conquêtes et évolutions sociales issues – ce qui est fort révélateur - du programme du Conseil National de la Résistance et du Front Populaire, et obtenues de longue et dure lutte... Ne nous y trompons pas, ce qu'elle nous présente comme « moderne »,« progressiste », ce n'est autre qu'un retour à la société du 19ème siècle, voire même de l'Ancien Régime... dont elle serait bien sûr la bénéficiaire absolue.