26 septembre 2011

Aides aux buralistes : Suite des cadeaux pré électoraux du gouvernement ?

Conséquence des hausses du prix du tabac, les revenus des buralistes (survivants) ont augmenté de 57% en huit ans. Partant de ce constat, le gouvernement a décidé de leur allouer 320 millions d'Euros. Une décision opportune à quelques encablures de la présidentielle !

Tout le monde connaît la TVA réduite sur la restauration dont la remise en cause a été classée taboue par le Président et son gouvernement. En ce qui concerne les bureaux de tabac, on connaît également la politique du gouvernement qui ne cesse d'augmenter les prix, officiellement au nom du plan cancer, officieusement pour engranger de nouvelles recettes et qui devant la grogne des buralistes n'a cessé de leur accorder des aides financières de compensation.

Or cette fois-ci, le gouvernement à la recherche d'économies budgétaires avait décidé de ne plus allouer d'aides aux buralistes. C'était sans compter sur la proximité des élections de 2012 qui a attendrit, semble t-il, le gouvernement au point de leur proposer une aide de 320 millions d'Euros !

De plus en plus en plus de clients s'arrangent pour faire leurs emplettes de tabac hors de France. Au point que, affirme la confédération des buralistes sur son site Web : le marché parallèle représenterait : « (...) déjà à prés de 20% de la consommation totale (...) Confédération qui demandait : « (...) la mise en place d’un plan d’urgence de lutte contre toutes les formes du marché parallèle (...) » Oubliant au passage de signaler que : « (...) les revenus tirés par les buralistes de la vente du tabac avaient augmenté en moyenne de 57% en huit ans et que le chiffre d'affaires du secteur (près de 1,6 milliards d'Euro ) a progressé de 3,3% entre 2008 et 2009 et que la prochaine augmentation des prix va leur rapporter 80 millions d'Euro supplémentaires (...)» nous expliquait Le Parisien dans son édition du 24 septembre.

Le gouvernement soucieux de la grogne qui pourrait bien se traduire dans les urnes, a réagit positivement à la demande de sanction du marché parallèle, le 14 septembre dernier.

En effet, Valérie Pécresse, la Ministre du Budget, des Comptes publics et de la Réforme de l'Etat, s'est fendue d'un communiqué digne ... de la lutte anti terroristes : « La lutte contre les trafics de tabacs et de cigarettes constitue une priorité de la douane. Un plan d'action ministériel vise à renforcer la lutte contre les réseaux criminels qui distribuent les produits de contrebande (...) Elle a rappelé les dix mesures phares du plan d'action ministériel entré en vigueur le 1er septembre 2011 (...) » , extraits :

« (...) le déploiement de lecteurs automatisés de plaques d'immatriculation pour lutter contre le trafic de cigarettes par voie routière
(...) le renforcement des actions et des moyens de Cyberdouane afin de mieux identifier les expéditeurs de cigarettes à l'étranger et l'interception des colis dans les centres de fret express et de tri postal
(...) l'inscription de la lutte contre les trafics de cigarettes parmi les priorités des groupes d'intervention régionaux (GIR) (...) »

Ce qui n'a pas suffit à calmer les buralistes qui outre être passés de 35 585 en 2002, à 28 052 en 2010 (Source Parisien/Ministère du commerce et de l'artisanat) avaient pris goût aux aides versées en 2004 et 2008 qui représentaient tout de même 1 milliard d'Euro !

Ce qui fait que L’Etat et les buralistes ont signé un troisième Contrat d’avenir, destiné à soutenir les débitants de tabac confrontés à une baisse de leurs revenus, pour un montant de 320 millions d'euros.

En quoi consiste ce nouveau contrat d'avenir ?

« (...) Les buralistes continueront à bénéficier d'une remise compensatoire, attribuée en fonction de la diminution du chiffre d'affaires du débit de tabacs concerné, plafonnée à 50.000 euros (...) Par ailleurs, et en raison de son efficacité avérée en matière de réduction du nombre de sinistres et de vols, le dispositif actuel de subvention triennale accordé aux buralistes sera majoré de 50%, pour atteindre 15.000 euros HT. Il leur permettra de sécuriser et de moderniser leur débit de tabac (...) » Concernant les buralistes établis en milieu rural : « (...) Une prime de service public de proximité est ainsi spécialement créée, pouvant atteindre 1.500 euros, dont le versement est conditionné au respect des engagements pris en matière de diversification (vente de timbres fiscaux, timbres amendes, presse...) »

Un contrat d'avenir à caractère ... électoral ?

C'est ce que laisse entendre le Parisien qui indique que : le président de la confédération des buralistes a plaidé sa cause directement auprès de Nicolas Sarkozy en personne. Et précise que l'entourage de Valérie Pécresse déclare, sans rire, qu'il n'a pas été fait de cadeau aux buralistes !

Non, cette mesure est avant tout destinée à préserver nos territoires, puisque comme l'indique la confédération des buralistes : Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture, s'est exprimé à leur congrès sur le mot d'ordre suivant : « Pas de ruralité sans les buralistes »

Où trouvera t-on ces 320 millions, alors que le Premier Ministre ne cesse de nous expliquer que nous devons nous serrer la ceinture ? Peut être une fois de plus auprès des mutuelles que le gouvernement et l'UMP ont pris pour cible préférée ? En attendant, on ne peut que constater que l'adage : « servez-vous tant qu'il en reste encore » reste la règle d'or de nos gouvernants ! Mais que ne ferait-on pour garder les clés du pouvoir encore cinq ans !


Crédit photo
Saphirnews

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Il y a tout de même une contradiction de fond: on ne peut pas à la fois

- lutter contre le tabagisme (rappelons que l' UE s'est fixé comme objectif le Zéro-Tabac...ce qui devrait mettre fin aux trafics transfrontaliers),

-et assurer un avenir aux buralistes; tout au plus peut-on les aider à une reconversion.

Elie Arié