29 septembre 2011

Salariés grévistes de la faim attendent Président qui pense aux ouvriers !

Nicolas Sarkozy a récemment lancé : « Mon devoir est de penser aux ouvriers plus qu'à ceux qui ont un statut qui les protège ». Il est dommage qu'il n'ait pas réservé cette déclaration aux ouvriers de Lafarge, en grève de la faim, pour conserver leur usine !

Les derniers propos du Président sur l'attention qu'il porterait : « (...) aux ouvriers, aux salariés et aux cadres qui sont lancés dans la compétition internationale et qui ont besoin du soutien de l'Etat, plus que de penser à ceux qui ont un travail difficile mais qui ont un statut qui les protège » ont été accueillis avec scepticisme et colère.

Au delà de la démonstration électorale, on serait tenté de lui demander pourquoi il n'a pas fait preuve d'une telle détermination, pour aider ou sauver l'emploi des ouvriers de : Grandange, Continental, Molex et tant d'autres, moins connus, mais frappés par les restructurations, plans sociaux ou délocalisation de l'outil de travail ?

Et oui, Monsieur le Président, il ne suffit pas de clamer haut et fort qu'on aime les usines et les ouvriers. Et puisque leur défense, c'est « votre truc », nous vous proposons de vous rendre, au plus vite, auprès des douze salariés du cimentier Lafarge, qui ont arrêté de manger pour protester, contre la fermeture de leur usine de Frangey, dans l'Yonne !

A cas où vous ignoreriez cette affaire, nous vous conseillons la lecture d'un article de Libération qui explique que ces « salariés qui sont lancés dans la compétition internationale et qui ont besoin du soutien de l'Etat » ont décidé de : (...) ne plus s’alimenter plutôt que perdre leur emploi (...) ils se sont directement installés devant le siège de Lafarge Ciments à Saint-Cloud (...) » Ou si vous êtes pressé de regarder la vidéo que BFM leur a consacré.


Mais, si vous mettez en doute les média, vous pouvez aussi prendre connaissance de leur combat sur un blog qu'ils ont créé pour expliquer leur geste

« Avec des bénéfices record, même en période de crise, Lafarge Ciments a décidé de fermer notre usine de Frangey dans l’Yonne. « En surcapacité dans un local de petite taille et qui peut difficilement s’adapter à l’évolution des besoins en nouveaux ciments à faible empreinte environnementale » Voilà, la messe est dite. Langage technocratique, voix du pouvoir et de la force. La direction de Lafarge Ciments a communiqué !

Tous les élus locaux et départementaux, les syndicats ainsi que les représentants du personnel ont travaillé dur et ont sacrifié leur vie de famille afin de prouver que les raisons annoncées par la direction du groupe ne sont pas fondées. Aujourd’hui c’est chose faite! Malgré cela, la direction ne veut pas approfondir et continue à imposer son plan de fermeture.

Nous sommes contre la délocalisation de l’industrie française et la destruction de nos emplois au bénéfice d’investissements à l’étranger et au seul profit des actionnaires.

De plus, nous dénonçons une réorganisation des marchés par les cimentiers français. Notre usine est exemplaire en matière de sécurité, elle est une des plus fiables au monde, elle est propre (norme iso 14001 récemment), novatrice (Frangey est la seule usine au monde à avoir produit le clinker du futur : Aether*) et surtout elle est, et restera rentable dans le futur. Elle ne demande qu’à faire vivre de nombreuses familles et toute une région déjà bien sinistrée.

Jusqu’à maintenant, nous avons toujours été pacifiques dans nos démarches, même quand Lafarge nous a, sans aucune raison, envoyé les CRS! A présent, nous sommes prêts à aller jusqu’au bout pour une chose et une seule : Le retrait définitif du projet de fermeture de notre usine de Frangey!

Nous pensons que vous trouverez dans ce geste la logique, le bon sens et l’humanisme nécessaires à son approbation. Votre soutien nous est précieux »

Voilà, Monsieur le Président, une occasion unique d'aller à la rencontre de salariés qui luttent pour garder leur emploi, et donc privilégient la valeur travail que vous asséniez dans votre programme de 2007 !

Mais accepterez-vous un déplacement, qui n'aurait pas été plannifié par vos services, et au cours duquel vous ne pourriez pas faire de déclaration tonitruante, sur votre bon bilan, et au cours duquel il serait difficile d'expliquer que vous êtes le défenseur de ceux « qui se lèvent tôt », de « la France qui souffre et dont on ne parle jamais » ?

Sachez toutefois que des salariés grévistes de la faim attendent un Président qui pense aux ouvriers ! A bon entendeur ....

Crédit photo
Le blog des grévistes de la faim de Frangey

2 commentaires:

Stéphane Grangier a dit…

La preuve par A+B, que Sarkozy c'est n'importe quoi. Va nous mettre ça sur le compte de la crise du bâtiment et du ciment qu'on ne peut plus bétonner partout comme on le souhaiterait à cause des normes institués par tous ces khmers verts qui empêchent la croissance.

Apolline a dit…

Affligeant ... Courage à eux ...
Il a fallu une grève de la faim du Député Jean Lassalle, pour qu'on s'intéresse aux métallos béarnais salariés du Groupe Total qui ferme et ouvre ses usines comme il se mouche et jette son kleenex ...