17 janvier 2012

Sommet social : 73% des français mettent en doute son efficacité !

Si 73% des français interrogés considèrent que le sommet social du 18 n'apportera aucune solution au problème de l'emploi en France, il semblerait que l'état envisagerait de mettre encore plus de pression sur les chômeurs, histoire d'améliorer les chiffres ...

Près des 2/3 des français pensent que le sommet social décrété par Nicolas Sarkozy ne permettra pas de trouver des solutions efficaces pour améliorer la situation de l’emploi en France nous dit une étude CSA / L’HUMANITÉ réalisé du 10 au 12 janvier 2012.

Extraits

A la question : « Vous personnellement, pensez-vous que ce sommet permettra de trouver des solutions efficaces pour améliorer la situation de l’emploi en France ? »

Les résultats sont sans appel

Non pas du tout : 29%
Non pas vraiment : 44%
Total : 73%

Oui tout à fait : 4%
Oui plutôt : 18%
Total : 22%

A noter que si le oui l'emporte à une petite majorité de 50% chez les sympathisants de l'UMP, le non varie de 81 à 96% chez les sympathisants de Gauche, du Front de Gauche, du PS, d'EELV, du MODEM et du FN.

En ce qui concerne les salariés, chômeurs et retraités

« (...) Les actifs, et particulièrement les chômeurs, directement concernés par le sommet manifestent davantage leur scepticisme que la moyenne: seuls 18% d'entre eux pensent que le sommet social aboutira à des mesures efficaces. L’homogénéité de ce doute parmi les salariés est remarquable, et ce qu’ils soient employés par l’Etat ou une collectivité locale (16%), dans le privé (17%) ou encore dans une entreprise publique (20%). A contrario les inactifs y croient un peu plus (28%), et notamment les retraités (29%) »

Ce qui conforte la position de Bernard Thibault le secrétaire général de la CGT qui estimait lundi que le sommet social : « relevait d'un affichage politique pré-électoral (...) Je suis presque convaincu qu'il (Nicolas Sarkozy) a programmé une rencontre avec les organisations syndicales plus pour l'affichage, dans une séquence électorale, que dans une véritable volonté de tirer les enseignements de la situation (...) »

Par contre, du côté du Medef, la « love story » continue avec le Président, puisque Laurence Parisot, se réjouit des idées lancées par le chef de l'état. En effet, quel bonheur pour l'organisation patronale que d'envisager l'application de la TVA sociale, des « accords de chantage à l'emploi » ou de la suppression de l'horaire légal du travail !

Au delà des propositions ou idées déja dévoilées par le gouvernement, un sujet devrait pourtant peser lourd, durant la rencontre du 18 : Celui des plus de 4,5 millions de chômeurs à temps complet ou partiel. Car, si les mesures de chômage partiel ou de « chantage à l'emploi » ont pour but de limiter le nombre de nouveaux demandeurs d'emploi, rien n'indique que la situation de ceux qui sont déja inscrits à Pôle Emploi puisse s'améliorer à court ou moyen terme.

En effet, comme l'indique ce matin Le Parisien, Pôle Emploi, une des réalisations dont notre Président est le plus fier, est au bord de l'asphyxie. Parisien qui indique dans son édition papier que l'état, histoire d'améliorer les chiffres, pourrait essayer de reprendre en main la gestion de l'UNEDIC.

« Ce que Nicolas Sarkozy se gardera bien de dire demain mais qu'il n'écarte plus désormais, c'est la possibilité que l'état reprenne la main sur la gestion de l'UNEDIC (...) la tentation est d'autant plus forte que le gouvernement souhaite avoir les mains libres pour réformer en profondeur et mettre un peu plus la pression sur les demandeurs d'emploi. Notamment en durcissant les conditions d'indemnisation chômage. Une recette impopulaire que plusieurs pays, dont l'Allemagne on déjà mise en oeuvre (...) »

Information à prendre au sérieux dans la mesure où Xavier Bertrand déclarait en septembre 2011 : « (...) notre système d'indemnisation n'encourage pas forcément le retour à l'emploi (...) » et ne se cachait pas de vouloir réintroduire : « (...) une dégressivité des allocations chômage, incitative à la reprise d'emploi (...) »

Plus que jamais, comme nous l'écrivions hier : A vous d’être vigilants et de ne jamais oublier que le slogan de 2007 : « ensemble tout est possible » reste toujours à l’ordre du jour, pour notre plus grand malheur !


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20Minutes

1 commentaire:

DJM de Cambrai a dit…

Je prends la liberté de reprendre ci-après la chronique d'Alain ACCARDO. (elle est où la babballe ?)


Ode à Chérèque

Par Agone le jeudi 22 décembre 2011, 09:41 - La chronique d'Alain Accardo

Après Air France, la SNCF, La Poste, l’Éducation nationale, le secteur hospitalier, la réforme des retraites, bref, tous les champs de bataille où le mouvement syndical n’a cessé d’aller d’Azincourt en Pavie et de Pavie en Waterlooo, le Medef a diffusé parmi ses adhérents et alliés l’ordre du jour suivant :
Patrons et dirigeants, cadres sup', managers,
Ne vous tracassez plus quand éclate une grève.
En tout état de cause, elle sera trop brève
Pour mettre vos profits et vos plans en danger.
Laissez les syndicats s’occuper de l’affaire ;
Après deux ou trois jours, les plus minoritaires
Commenceront à dire : « Il est temps d’arrêter. »
Bornez-vous à promettre au personnel qui gronde
D’organiser demain une autre table ronde…
Et invitez Chérèque à venir blablater.
Avec le syndicat dont il est secrétaire,
Il s’est juré d’avoir pour seule utilité
De faire dérailler le convoi prolétaire,
Saboter sans tarder toute lutte unitaire,
Des grévistes casser la combativité
Et à nous, grands patrons, servir de janissaire.
Bien sûr Mailly, Thibault, et autres petits chefs,
Peuvent aussi voler au secours du Medef ;
Mais quand il faut tuer une grève en beauté,
Patrons, faites confiance à la CFDT !
Chérèque est le meilleur : totale est sa maîtrise
Pour démobiliser cheminots ou postiers
Et remettre au travail tous les corps de métiers.
Plus dure est une grève, et plus vite il la brise.
Ce talent est précieux, surtout en temps de crise.
Pour dire aux salariés leurs quatre vérités,
Faire entrer dans la tête à tous les excités
Que la Révolution n’est plus du tout de mise,
Patrons, faisons confiance à la CFDT !

Alain Accardo