Le Medef trouve l'idée du contrat de génération « intéressante » mais pas au point de sacrifier ses allégements des cotisations sur les bas salaires. Chronique d'un sabordage en vue ?
Habile torpillage en vue du contrat de génération ? C'est la question qu'on peut se poser après avoir appris que le Medef aurait refusé les exonérations de cotisations sociales attachées au contrat de génération.
En effet, ses représentant préfèrent en discuter dans le cadre de : « (...) l'ouverture d'une négociation entre syndicats et patronat (...) » mais surtout : « (...) se prémunir contre la remise en cause du dispositif général d'allégements des cotisations sur les salaires entre un et 1,6 Smic (...) »
Contrat de génération késako ?
C'était l'une des promesses phares du candidat Hollande destinée à maintenir les salariés âgés dans les entreprises, tout en embauchant des jeunes à la recherche d'un emploi.
Contrairement au tutorat défini par la loi du 21 décembre 2006, qui permet à un ancien salarié, parti à la retraite, de devenir le tuteur d’un ou de plusieurs salariés de l’entreprise, le contrat de génération, lui, vise les seniors salariés encore en activité.
Extrait du programme de François Hollande
« (...) Le dispositif consisterait en la conclusion d’un contrat entre l’employeur et deux de ses salariés : un jeune, de moins de 30 ans et un senior, de plus de 55 ans. Par ce contrat l’entreprise s’engagerait à former le jeune salarié en recourant à l’expérience du salarié senior. Le salarié senior devrait consacrer une part de son temps de travail (le quart ou le tiers du temps) à former, entraîner et guider le jeune salarié. Le senior serait donc chargé d’apprendre son métier au jeune. Le dispositif serait réservé aux jeunes titulaires d’un diplôme dont le niveau restera à discuter avec les partenaires sociaux ; l’objectif de cette mesure est de favoriser l’emploi dans l’industrie, et d’éviter le déclassement des diplômes pour des jeunes qui, à l’issue de leur formation, ont des difficultés à trouver un travail (...) »
Bien que des dérives ou des effets d'aubaine soient toujours possibles, il est clair que la volonté de maintenir dans l'emploi les plus âgés tout en intégrant les jeunes générations mérite qu'on s'y arrête. En effet, il s'agit des deux catégories les plus exposées au chômage.
Comment devraient-ils être financés ?
Apparement par la fin de l'exonération des heures supplémentaires, parfaitement contreproductive, alors qu'on compte un peu plus de 5 millions d'inscrits à Pôle Emploi, et un redéploiement des éxonérations de cotisations sociales.
A la surprise générale, Laurence Parisot qui : « (...) réitère son soutien au contrat de génération (...) » a déclaré : (...) il n'est pas nécessaire que cette forme modernisée du tutorat soit accompagnée d'un allègement de charges (...) »
Et par quel miracle, le Medef qui est à l'affût de toutes les aides, refuserait celle-ci ?
Oh, certes pas au nom de la solidarité budgétaire avec le gouvernement, mais pour un motif beaucoup plus terre à terre que nous explique La Tribune. Ce refus a pour but de : « (...) se prémunir contre la remise en cause du dispositif général d'allégements des cotisations sur les salaires entre un et 1,6 Smic (...) »
Ce qui signifie dans l'esprit du Medef, qu'à terme, le mécanisme du contrat de génération pourrait reposer sur le seul volontariat des entreprises. Et qui dit volontariat ... Entre temps, combien de seniors auront quitté les entreprises par le le biais des ruptures conventionnelles, première raison de la mise au chômage des plus de 55 ans ? Et, combien de jeunes continueront à chercher un emploi ?
On pourra se poser également la question du report de l'âge de la retraite, sachant que de nombreux rapports indiquent que le tutorat effectué par des salariés âgés auprès de jeunes entrants dans l'entreprise, est un des principaux atouts pour maintenir les seniors dans l'emploi ?
Oui, mais comme le préconisent ces rapports, cette démarche implique des adaptations et une méthodologie qui a ... un coût. Mais dans la mesure où l'actuel combat du Medef serait plutôt : Le refus de la taxation des dividendes, Alors le devenir des salariés âgés et des jeunes sans emploi ...
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2 commentaires:
Mai 2007 : élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République.
Chômage en France métropolitaine, sans compter les départements d'outre-mer : Catégories A, B, C, D, E :
Mai 2007 : 3 632 400 demandeurs d’emploi inscrits en fin de mois à Pôle emploi.
Mai 2008 : 3 449 800 demandeurs d’emploi inscrits en fin de mois à Pôle emploi.
Mai 2009 : 4 044 100 demandeurs d’emploi inscrits en fin de mois à Pôle emploi.
Mai 2010 : 4 529 600 demandeurs d’emploi inscrits en fin de mois à Pôle emploi.
Mai 2011 : 4 665 600 demandeurs d’emploi inscrits en fin de mois à Pôle emploi.
Mai 2012 : 4 960 000 demandeurs d’emploi inscrits en fin de mois à Pôle emploi.
http://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/PI-Mensuelle-Forna7tti-2.pdf
Evolution de mai 2007 à mai 2012 : augmentation de 1 327 600 demandeurs d’emploi inscrits en fin de mois à Pôle emploi.
Evolution de mai 2007 à mai 2012 : augmentation de 36 % du nombre des demandeurs d’emploi.
C'est grave çà le taux de chômage est en évolution.Il faut que la nation réflichisse à des solutions efficaces pour lutter contre cet augmentation.
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