L'ultra libéral think tank IFRAP lance un appel à témoignage sur son site web aux entrepreneurs et entreprises qui pensent quitter la France. Une démarche insolite pour des gens qui prétendent être en contacts permanent avec les entrepreneurs.
Dans la famille des think tank libéraux et ultra libéraux, il en est un qui se détache, c'est l'IFRAP. C'est entre autre celui qui déteste le plus : l'administration, les fonctionnaires, les régimes de retraites, les aides sociales, le SMIC, le code et le droit du travail, Pôle Emploi, les syndicats et bien entendu tous les impôts, notamment l'ISF responsable selon eux de la « délocalisation des patrimoines »
On aurait pu penser que de tels spécialistes entretenaient comme beaucoup de think tanks des relations étroites avec des entrepreneurs et des entreprises, ce qui leur permettrait de connaître les tendances et réactions de ceux-ci. Or, on peut lire depuis le 8 juin dernier sur leur site un appel à témoignage étonnant
« (...) La Fondation iFRAP fait un appel à témoignages auprès des entrepreneurs et entreprises qui pensent à quitter la France pour les pays limitrophes pour des raisons fiscales afin de pouvoir donner aux décideurs des exemples non nominatifs montrant que les mesures fiscales punitives ne sont pas la bonne solution (...) »
Quel est l'argumentaire qui suit cette demande pour le moins insolite ? Extraits
« Le Ministre des Finances Pierre Moscovici ne veut pas commenter les « rumeurs » de délocalisations de personnes physiques et morales qui circulent en France en ce moment (...) Ces « rumeurs » font clairement suite aux annonces d’augmentation de la pression fiscale sur les personnes physiques (et morales) dont nous avons déjà largement explicité les incidences négatives potentielles (...) »
Suit une description de plusieurs cas « dramatiques » d'entrepreneurs qu'on risque entre autre, de priver de bouclier fiscal, et que l'IFRAP semble bien connaître. Pour en arriver à ce morceau d'anthologie
« (...) A ce stade, il nous a semblé nécessaire que la Fondation iFRAP puisse recueillir des témoignages sur les raisons de ce choix de l’exil afin de faire la pédagogie de la situation auprès de nos décideurs. Ces témoignages n’ont pas besoin d’être nominatifs mais juste détaillés (expliquer comment la conjonction des différentes mesures fiscales incitent au départ) afin de les publier sur notre site internet et de démontrer que la fiscalité punitive n’est pas la bonne démarche (...) »
Suivent quelques témoignages anonymes que nous vous laissons découvrir mais dont les pseudos comme : « Henri IV , Picsou75 ou equité » devraient en réjouir plus d'un.
Vous avouerez que la méthode est assez étonnante, sauf que IFRAP signifie : Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques ce qui n'a qu'un lien lointain avec la vie des entreprises.
Par contre, Agnès Verdier Molinié sa directrice n'a pas hésité à chiffrer le programme de François Hollande : « A la demande du Figaro Magazine » et d'Eric Brunet qui revendique le fait d'être le premier réactionnaire de France et qui n'hésitait pas à écrire, le 8 juin dernier, sur le droitier site Atlantico : « Pourquoi Nicolas Sarkozy a gagné la présidentielle »
Mais dans la mesure où ni le Figaro, ni Eric Brunet ne semblent plus informés que l'IFRAP sur : « des entrepreneurs et entreprises qui pensent à quitter la France pour les pays limitrophes pour des raisons fiscales » il ne reste plus qu'à attendre la publication des résultats de la consultation en ligne sur le site de l'IFRAP qui, à notre avis ne devrait probablement pas être très favorable à l'actuel gouvernement ...
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1 commentaire:
Qu'il s'agisse de particuliers riches ou d'entreprises, les uns et les autres n'ont pas besoin d'un alibi pour délocaliser et ceux qui restent ont à leur disposition toutes les solutions pour contouner lois et règlements avec l'aide d'experts grassement rémunérés. Inutile que cette officine perde son temps à vouloir manipuler les Français, la chansonnette sur les pauvres gens, qui sont quasiment contraints par la gauche de quitter notre beau pays, n'émeut plus grand monde. Tout se perd, ma bonne dame. Il n'y a plus de morale !
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