08 avril 2008

Congrès du PS : Décevoir serait irrémédiable

La très belle victoire accordée par les Français aux candidats de la gauche aux élections municipales montre que ceux-ci ont accepté de « passer l’éponge » sur la désastreuse pré campagne présidentielle de 2007.

Cette victoire qui n’était pas acquise (compte tenu des enjeux locaux liés à cette élection) est un message fort des français auquel le Parti Socialiste ne peut répondre par des combats fratricides ou des luttes de couloirs. Les Français n’ont que faire des subtiles nuances entre les différents courants et des accords de circonstance.

Le prochain congrès doit à mon sens être porteur d’une détermination commune. Dans le cas contraire, il sera destructeur à jamais.

Les Français à trois reprises ont refusé la magistrature suprême à un(e) socialiste tout en premier lieu parce que le candidat a eu peur d’indisposer un électorat qui dans tous les cas de figure lui était hostile ensuite à cause de débats, propos et basses manœuvres que même la droite n’aurait osé imaginer.

Etre au service des français. C’est accepter que l’ambition personnelle (ou partisane) cède la place à la notion de bien commun. Ce congrès doit être celui du retour aux fondamentaux au détriment d’hypothétiques alliances ou compromis.

Les Français attendent du Parti Socialiste des réponses à la mondialisation (qui n’est heureuse que pour une poignée), au devenir du droit du travail (la flexisécurité est un leurre) à la distribution de subventions publiques à des entreprises qui délocalisent, à toutes les formes de précarité ou de nouvelle domesticité (emplois à la personne tiers ou quart temps), la pénibilité du travail.

Ce congrès sera t-il, au grand dam de tous ceux qui croient dans la gauche, celui de la « béquille » à un capitalisme financier de plus en plus destructeur ?

Le congrès ignorera t-il les manifestations de salariés européens comme celle qui se déroule en Slovénie au nom d’une sociale démocratie « apaisée » ? Acceptera t-il que des salariés de l’union européenne puissent venir travailler dans notre pays en étant régis par un contrat de travail étranger ?

Si les socialistes dans leur ensemble reconnaissent l’économie de marché : « Il y a longtemps que les socialistes français, comme les autres socialistes et sociaux-démocrates en Europe, ont accepté d’agir dans le cadre de l’économie de marché. Avec souvent de meilleurs résultats que les gouvernements libéraux ou conservateurs en matière de croissance, de création d’emploi et de réduction des déficits, comme ce fut le cas notamment en France avec le dernier gouvernement socialiste que le pays ait connu, celui de Lionel Jospin.

Il peut donc sembler étrange de reposer aujourd’hui encore la question de notre rapport au marché. Et pourtant, force est de constater que les socialistes ne semblent toujours pas au clair sur ce point … » Source Blog de la rénovation

Le congrès doit pourtant définir des solutions économiques alternatives.

Les entreprises multinationales bien aidées par la liberté de circulation des capitaux et un droit social européen inexistant créeront de moins en moins d’emplois au fur et à mesure que l’Union européenne continuera son élargissement. S’il faut concentrer ses efforts sur les entreprises de petite taille, il ne faut pas pour autant se limiter au modèle strictement marchand.

L’économie sociale de marché et l’économie solidaire (très présentes dans des régions dirigées par des socialistes) seront-elles privilégiées ou devrons-nous nous contenter de 10 lignes de bonnes intentions comme dans le programme présidentiel du Parti Socialiste pour 2007 ?

Les banques seront-elles obligées de consacrer une part de leurs bénéfices au financement d’entreprises ou de projets solidaires ?

Les fameuses subventions publiques évoquées plus haut seront-elles affectées au développement d’entreprises et d’emplois qui ne sont pas simplement basés sur la logique unique du profit ?

Lors de ce congrès, que les échanges soient « chauds » ou « musclés » importe peu à partir du moment ou seule l’unité est un objectif.

Jaurès disait : « Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots » Espérons que ce congrès n’en apporte pas la preuve.

Décevoir serait irrémédiable !!!

Crédit et copyright photo
Paris - Croque Note - 2007

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