28 septembre 2009

Elections en Allemagne : Qui souhaite un remake en France ?

Avis aux socio démocrates de tous poils : Les électeurs ne les suivent plus !

Déjà laminés lors des dernières élections européennes, les socio démocrates viennent, au travers des élections législatives allemandes, de franchir le point de non retour.

Le score est sans appel pour le SPD puisqu'il enregistre son plus bas score historique à 23%. Ce score n'est que la confirmation du désamour des électeurs de gauche commencé avec l'arrivée au pouvoir de Gerhard Schröder, le co inventeur de la troisième voie avec Tony Blair. En effet, le déclin ne date pas d'hier puisque le SPD était déjà à cette époque sanctionné dans de nombreuses élections régionales du fait de ses "réformes sociales".

En effet, sous le titre d’Agenda 2010, son gouvernement a réforme le marché de l’emploi, la santé, les retraites, ou encore la loi sur l’immigration, qui n'ont été que des tremplins pour le retour des conservateurs au pouvoir.

C'est effectivement le gouvernement de Gerhard Schroder qui a mis en place le plan Hartz d'aide au chômeurs :

" ... Pour en justifier, il faut que le foyer dans son ensemble ne perçoive pas suffisamment de revenus. « Autrement dit, explique Lutz Kupitz, dirigeant de la section Die Linke de Bernau, non seulement la personne au chômage doit être dépourvue de ressources, mais ses proches doivent établir la preuve qu’ils ne peuvent pas l’entretenir. » ... / ... Pour les chômeurs de longue durée qui ne perçoivent plus, après un an sans emploi, que l’aide sociale (395 euros), c’est déjà un cauchemar. « Avec Hartz IV (la réforme du marché du travail, instaurée il y a quelques années par le gouvernement Schröder), on est placés sous surveillance et confrontés en permanence aux chicaneries de l’administration déclare Mathias, la cinquantaine, technicien sans emploi depuis trois ans ... " Source L'Humanité

La lecture du blog "Les dessous de l'Allemagne" devrait vous édifier sur les injustices, les inégalités, la pauvreté et la répression dont le plan Hartz, voulu par le SPD, est responsable.

Néanmoins, si le SPD reçoit une claque électorale, le CDU/CSU d'Angela Merckel ne chante pas vraiment victoire puisque comme l'écrit Le Parisien : " ... / ... Bien que victorieuse, la CDU/CSU enregistre son plus mauvais score depuis 1949, avec 33,8% des voix. «Le résultat est amer pour la CDU-CSU, et particulièrement pour la chancelière», commentait le quotidien Die Welt de lundi, à l'unisson de ses confrères. Pour le quotidien conservateur, cette victoire est avant tout «le succès du FDP», qui recueille 14,6% des voix, son meilleur score ... / ... "

Qui sont les vrais vainqueurs de cette élection ?

Il semble bien que ce soit le Parti libéral FDP dont la CDU/CSU compte bien faire son nouvel allié pour gouverner le pays. Et que proposent les libéraux en termes de programme ?

Le FDP, préconise :

- Des baisses d'impôt plus marquées que la CDU - Un assouplissement des conditions de licenciement

Avec les 93 sièges du FDP (14,6% des voix selon les projections), la future coalition "noir-jaune" (CDU/CSU-FDP) disposerait d'un total de 332 sièges sur un total minimum de 598 au Bundestag (le nombre de sièges n'est pas fixe, en raison de la loi électorale allemande), soit une majorité claire et nette. La gauche toutes tendances confondues (SPD, Die Linke et les Verts) réunirait autour de 290 députés ... / ... " - Source La Tribune

En clair, une bonne dose de libéralisme pour permettre aux plus riches de survivre à la crise au détriment du reste de la population !

Si le SPD montre son amertume, il tire aucune analyse de la défaite : "Les électeurs ont tranché et ce résultat marque un jour amer pour la social-démocratie allemande".../ ... "Il n'y a aucun moyen de le présenter favorablement, ce résultat est une amère défaite" ... / ... "J'entends fournir ma contribution désormais en tant que chef de l'opposition au Bundestag", a déclaré Steinmeier tout en se déclarant prêt à se représenter à l'élection à la présidence du SPD. - Source Le Monde

"Non, rien de rien, non, je ne regrette rien ..." ou La défaite comme dynamique ? Une chose est certaine chez les socio démocrates allemands le miroir est brisé et on ne s'en rend même plus compte !!!

Or le SPD ferait bien de regarder où son électorat traditionnel s'est reporté.

" ... / ... Die Linke (La Gauche), qui déborde le SPD sur sa gauche, fait un bond de 8,7% en 2005 à 11,9%. Les Verts franchissent pour la première fois la barre des 10% avec 10,7%. En deux ans, elle a réussi à s'imposer sur la scène politique, renforçant ses positions à l'Est et gagnant du terrain à l'Ouest, malgré des promesses que le SPD juge « populistes ». Die Linke siège dans onze des seize Länder, dont cinq à l'Ouest. Et lors des élections régionales partielles du 30 août, le parti est arrivé en deuxième position dans deux Länder de l'ex-RDA, derrière la CDU mais loin devant le SPD ... / ... " - Source 20Minutes

Die linke qui en fin de compte a remplacé le SPD pour beaucoup d'électeurs sur un programme qualifié par les socio démocrates de "simpliste" mais qui mérite pourtant beaucoup mieux au moins sur deux points :

- Plus de justice sociale et - Retrait immédiat des troupes allemandes d'Afghanistan.

En France, Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire national du PS à l'Europe et l'international, a qualifié de "jour sombre pour la social-démocratie" la victoire d'Angela Merkel en Allemagne."L'axe Merkel-Sarkozy-Barroso est plus à droite et plus libéral après cette élection", déplore le député socialiste. "Le SPD enregistre une forte chute qui est l'expression de la panne de la social-démocratie en Europe. - Source Le Figaro

En clair, le rose tendre ou le bleu clair exaspère ou désespère les électeurs. Avertissement aux partis ou mouvements de gauche français.

En ce qui nous concerne, nous ajouterons que les électeurs et le peuple de gauche est las des versions socio démocrates qui ne sont en fait qu'un mauvais compromis entre les idées de gauche et l'accompagnement du libéralisme économique.

La légende qui prétend qu'on peut adoucir le capitalisme tout en maintenant la justice sociale vient une fois de plus de prendre l'eau. La crise économique demande des réponses tranchées. L'électorat conservateur obtient des réponses à ses demandes et se mobilise pour un personnel politique qui ne faillit pas. Les électeurs de gauche n'obtiennent qu'atermoiements ou leçons de réalisme libéral de la part d'élus ou de dirigeants qui ne sont préoccupés que par des alliances contre nature ou des combats d'égos.

Il est indispensable que les responsables de la gauche française à commencer par le Parti Socialiste prennent immédiatement la mesure de ce nouvel échec de la "sociale démocratie molle" et se tourne à nouveau vers ses vraies valeurs.

La crise économique et financière doit être l'occasion pour TOUS les partis ou formations de gauche de proposer un profond changement politique et social.

Alors, les histoires de rapprochement avec le centre, de nouveau nom de baptême pour le parti socialiste, de désirs plus ou moins d'avenir, de candidatures plus ou moins souhaitées, de refondation qui s'éternisent, de parti révolutionnaires qui ne révolutionnent rien, d'écologistes triomphants et diviseurs, qu'est que vous voulez que ça fasse aux électeurs de gauche qui VEULENT que la droite dégage le plus vite possible du paysage !!!!

A moins que les petits intérêts et calculs des un des des autres ne soient qu'une envie de détruire l'autre pour "mieux reconstruire", dans un désordre organisé, donnant aux conservateurs, un bail de longue durée, leur permettant de livrer les populations pieds et poings liés, aux intérêts économiques et financiers, qui les ont spoliés et .... qui ne tarderont pas à recommencer de plus belle !

Parti Socialiste, Parti Communiste, PRG, VERTS, NPA, LO, PG, Alternatifs et autres mouvements de gauche, le miroir n'est pas encore brisé et se situe devant vous !

Il ne suffit que de vous regarder dedans ... VITE !




3 commentaires:

gauchedecombat a dit…

Slovar, GdeC, des pas perdus... Même combat ? Résistance !


Ps (sorry) : à quand un billet commun ?

Anonyme a dit…

Nous n'arriverons pas à modifier le PS, trop embourbé dans ses luttes intestines, trop mouillé dans le capitalisme. La troisième voie est un échec.

Le PS n'est plus un parti de gauche, et cela depuis longtemps (1983?). Nous, les petits, les précaires, n'avons rien à attendre de lui. Nous n'avons plus envie de servir de prête-voix aux socialistes pour qu'ils puissent continuer leur jolie petite et lucrative carrière politique, pour qu'ils continuent à nous trahir.

Si le PCF pouvait comprendre une bonne fois pour toutes, que sa politique de sauvetage des meubles ne mène nulle part et ne fera qu'accentuer la perte desdits meubles (les élus), qu'il faut au contraire se démarquer intégralement du PS, alors la gauche radicale pourra espérer des jours meilleurs. Tant que cela ne sera pas réalisé, on pourra toujours gloser à l'envi, la gauche radicale demeurera plombée.

des pas perdus a dit…

Le combat continue ailleurs qu'au PS...