27 janvier 2011

2009-2010 : Le moral des salariés est toujours en berne !

Les résultats de l'indicateur Juritravail du "Moral des Salariés" pour le 4eme trimestre 2010 vient d'être publié. Il est symbolique, nous dit un économiste d'une " véritable crise de confiance "

Bien que l'action du Président, de son gouvernement et de sa majorité soient limités à l'allocation d'aides fiscales et de modifications du code du travail, il est certain que la situation et surtout, le moral des salariés, seront des points clés de la campagne de 2012.

Nul doute que les promesses du " travailler plus pour gagner plus " synonyme de " pouvoir d'achat " ne seront pas au programme du candidat Sarkozy, et qu'il préférera utiliser le "travailler plus en travaillant mieux" lancé, par le club Génération France de Jean-François Copé.

Ce qui en "novlangue" UMP, pour ceux qui l'ignorerait, ou l'aurait oublié, consiste à : " (...) par exemple faire dépendre une partie des primes des cadres du jugement que les encadrés portent sur eux (...) " Ambiance garantie dans les entreprises ...

Ce à quoi il faut ajouter : " (...) un relèvement progressif de la durée du travail négocié par les partenaires sociaux au niveau des branches et des entreprises dans le privé (...) Et si les partenaires sociaux (essentiellement les syndicats de salariés ) (...) refusent de se saisir de la question, ce serait à l'État de prendre ses responsabilités et d'augmenter la durée du travail (...) "

Mais avant de connaître la réaction des salariés à ces "merveilles progressistes" dans les urnes en 2012, il est intéressant de se pencher sur les résultats de l'indicateur Juritravail du "Moral des Salariés" pour le 4eme trimestre 2010, consultable en ligne depuis le 25 janvier

Ce n'est pas la première fois que nous vous présentons cet indicateur, puisque nous en parlions dans Slovar, le 08 septembre 2009.

A l'époque, nous écrivions : " Il ne fait décidément pas bon être salarié depuis le début de la crise financière qui s'est transformée en crise économique (...) Synthèse de l'enquête : Une baisse de moral significative des salariés au troisième trimestre 2009. Alors qu'au deuxième Trimestre 2009 le moral des salariés du secteur privé remontait, l'indice du Troisième trimestre enregistre une baisse significative de 1,16 point et atteint 43,13 (sur une base de 100) (...) "

Alors, qu'est-il advenu du moral de ces salariés un an plus tard ?

Cliquez sur l'image pour accéder à l'indicateur
" Synthèse : La fin de l'année 2010 marque un recul du moral des salariés ... Le quatrième trimestre 2010 enregistre un léger recul du moral des salariés du privé en France. L'Indicateur du moral revient sous la barre des 44 sur l'échelle de 100 à 43.80 (au lieu de 44.10 au 3ème trimestre) Ce trimestre marque ainsi l'arrêt de la lente progression du moral des salariés entamée depuis 12 mois (...) Aujourd'hui, cette nouvelle détérioration du moral des salariés concorde avec la dégradation du moral des ménages des français observée par l'INSEE en décembre 2010 ( ...) Cette baisse inattendue traduit, selon Alexandre Law, chef économiste de Xerfi (Institut d'études économiques), une véritable crise de confiance (...) "

Quels sont les domaines où cette "crise de confiance" se fait le plus sentir ?

L'image de l'entreprise chez les salariés

" (...) seuls 48% d'entre eux ont une bonne image de leur employeur. Seuls les cadres dépassent les 50% (...) les salariés restent aussi très nombreux (67%) à avoir eu envie de quitter leur entreprise au cours des trois derniers mois (...)

L'indice de satisfaction de la rémunération

" (...) 90% des ouvriers ne pensent pas avoir de promotion au cours des 12 prochains mois (contre 88% au 3ème trimestre 2010) et 43% d'entre eux pensent que les revenus de leur foyer (issus du travail) vont se dégrader dans les 12 prochains mois (42% au 3ème trimestre) (...)

Si les salariés sont relativement optimiste (63% de l'ensemble des salariés) sur le fait de conserver, à terme, leur emploi : " (...) Ils angoissent carrément : " quant aux capacités à retrouver rapidement du travail en cas de chômage. 55% des salariés sont pessimistes et 73% des salariés de plus de 50 ans (...) "

Les conditions de travail

" (...) l'ensemble des salariés remettent en cause leurs conditions de travail à 57%, et à 68% chez les ouvriers (...) Plus inquiétant : " (...) Pour les 6 prochains mois, pas d'amélioration en vue, 89% des salariés pensent à une stabilisation, voire même à une dégradation de ces conditions (...) "

La motivation

Si les cadres restent les plus motivés et impliqués dans leur travail (54%) malgré l'absence toujours constante d'une reconnaissance de leur travail (...) Lorsqu'on regarde les résultats de " (...) l'ensemble des salariés : 37% se sentent impliqués, 19% résignés, 22% encouragés. Seuls 7% sont très motivés dans leur travail. Un manque de motivation que le stress, toujours aussi présent, contribue peut-être à alimenter : 75% des salariés avouent toujours subir un stress dans leur travail (...) "

Sans appel ! Néanmoins, nous regrettons que Juritravail n'ait pas intégré la réforme des retraites dans son étude. En effet, il aurait été intéressant de connaître la part d'impact de cette "réforme" sur le moral des salariés.

Quoi qu'il en soit, pas de raison de pavoiser comme l'a fait récemment notre Président lors de sa rencontre avec les : " grands donateurs de l'UMP , membres du "premier cercle", dans un grand hôtel parisien, porte Maillot " au cours duquel il a déclaré : " (...) Ne vous fiez pas aux sondages. Les Français aiment malmener ceux qui sont à leur tête. Et ils ont des favoris qui ne tiennent pas la route (...) " - Le Figaro

Mais, il est toujours plus facile, de jouer les "fiers à bras", devant un auditoire où sa popularité est de 100% que de convaincre les 70% de français qui se déclarent ...mécontents de son action !

Intégralité de l'indicateur du moral des salariés 4 eme trimestre 2010
Indicateur du moral des salariés 3 eme trimestre 2009

Sources et crédit
Juritravail
Crédit photo
RTL

2 commentaires:

BA a dit…

Deux avions pour le voyage Paris-Bruxelles de Sarkozy.

La presse belge épingle, samedi 5 février, le déplacement de Nicolas Sarkozy. Le chef de l'Etat s'est rendu vendredi à Bruxelles pour un sommet européen. Et, selon les quotidiens belges, il a choisi de faire les 300 kilomètres qui séparent les deux capitales avec... deux avions.



Outre l'avion présidentiel, le fameux A330, en service depuis 2010 et rebaptisé "Air Sarko One" par ses détracteurs, la présidence française avait également affrêté un Falcon Tx, plus petit. La télévision belge a filmé les deux appareils :

L'achat et la mise en service de l'A330 présidentiel avaient déjà donné lieu à une polémique sur le coût de l'appareil et de sa transformation pour répondre aux besoins du chef de l'Etat : 176 millions d'euros au total. Celui-ci communique depuis sur l'économie réalisée en vendant les deux appareils précédents. Il a également précisé à quelques reprises que cet avion serait moins polluant que les deux petits A 319 utilisés précédemment. L'argument ne fonctionnera pas pour le voyage Paris-Bruxelles.


Pour en savoir plus : "Air Sarko One", un avion devenu symbole du "bling bling" présidentiel.

20 000 EUROS L'HEURE DE VOL.

Le mensuel Terra Eco avait déjà épinglé la présidence, estimant, en novembre 2010, que Nicolas Sarkozy était le 6ème plus grand émetteur de CO2 parmi les chefs d'Etat et de gouvernement. "S'il avait voyagé avec Air Sarko One dès cette année (2010), il aurait multiplié par 2,5 ses émissions de CO2. Ce qui l'aurait ramené en deuxième position de ce classement", jugeait le magazine.

Nicolas Sarkozy avait par ailleurs fait valider par Matignon, à l'été 2010, une note demandant aux ministres d'éviter autant que possible les déplacements en avion s'ils pouvaient les remplacer par le train. Note qui ne concernait visiblement pas l'Elysée.

Le voyage entre Paris et Bruxelles en TGV Thalys dure en moyenne une heure et vingt minutes.

Une heure de vol de l'A330 présidentiel revient environ à 20 000 euros ; celle d'un Falcon TX revient à 7700 euros.


http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/02/05/deux-avions-pour-le-voyage-paris-bruxelles-de-sarkozy_1475716_823448.html

BA a dit…

Mercredi 2 février, devant l'Assemblée nationale, la ministre Michèle Alliot-Marie s'était expliquée une première fois : elle avait rencontré Aziz Miled à l'aéroport de Tunis. Aziz Miled lui avait alors proposé de voyager avec lui, dans son jet privé, jusqu'à Tabarka. Le vol dans ce jet privé avait duré 20 minutes.

Rien d'autre. Rien de plus.

Voici la déclaration de Michèle Alliot-Marie à l'Assemblée Nationale :

«Arrivant après Noël à Tunis, un ami (NDLR : Aziz Miled, propriétaire de l'avion et de l'hôtel où a séjourné le couple) qui allait à Tabarka, lieu final de destination avec son avion, m'a effectivement proposé de voyager avec lui plutôt que de faire les deux heures de voiture. Il n'a, à aucun moment, mis son avion à ma disposition. Je l'ai accompagné pendant vingt minutes.»

Samedi 5 février, Le Nouvel Observateur explose la ligne de défense de Michèle Alliot-Marie :

Le deuxième voyage en jet privé de Michèle Alliot-Marie.

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/politique/20110205.OBS7561/info-obs-le-deuxieme-voyage-en-jet-prive-de-michele-alliot-marie.html