14 juillet 2011

Fin du « contrat santé solidarité » : Beau cadeau électoral de l'UMP aux médecins !

Les déserts médicaux attendront ! C'est la conclusion qu'on peut tirer de la décision des parlementaires UMP d'avoir supprimé, mercredi, toutes contraintes pesant sur les médecins. Leur vote pour 2012 était, semble t-il, à ce prix !


En 2007 révélait IPSOS, Nicolas Sarkozy était en tête des intentions de vote auprès des médecins. A 39%, il devançait nettement François Bayrou (27%) et Ségolène Royal (18%). Le candidat UMP dominait aussi très largement les intentions de vote second tour sous l'hypothèse d'un duel face à sa rivale socialiste (68% contre 32%).

Seulement en mars 2010, les médecins avaient participé par leur vote à la déroute des élections régionales. Ce qui avait provoqué une réaction immédiate du Président qui annonçait : « (...) qu’une grande concertation allait être engagée (...) Je sais les difficultés auxquelles les médecins se trouvent confrontés, une grande concertation va s’engager pour déterminer comment ces difficultés peuvent être résolues de façon structurelle (...) »

Alors, en avril 2010 : « La mission chargée par Nicolas Sarkozy de faire des propositions pour refonder la médecine libérale préconisait (...) de supprimer le contrat solidarité Santé, qui instaure une pénalité à partir de 2013 à l'encontre des médecins exerçant dans les zones les mieux pourvues refusant de prêter main forte à leurs confrères des zones sous-médicalisées. Elle juge que ce dispositif est voué à l'échec en raison de son caractère résolument cœrcitif qui le rend peu opérationnel »

La réponse a été donnée par les députés UMP mercredi. Ainsi : « Le Parlement a voté l’ultime version de la proposition de loi Fourcade. Les mesures que les médecins libéraux considéraient comme « vexatoires » dans la loi HPST partent aux oubliettes (...) nous apprend le Quotidien du médecin qui ajoute : « (...) Sans surprise, l’ultime version du texte confirme la suppression des mesures considérées comme « vexatoires » par les médecins libéraux (déclarations d’absence, taxe de 3 000 euros liées aux contrats santé solidarité) »

Ce qui vient pourtant contredire ce qu'affirmait un amendement présenté le 2 mars 2009 à l'Assemblée Nationale où on pouvait lire :

« Pour traiter les difficultés liées à la démographie médicale, les pouvoirs publics doivent privilégier les mesures incitatives et organisationnelles, mais ils ne doivent pas s’interdire de prendre des mesures plus directives si les déséquilibres actuels persistent. Il n’est pas normal que les médecins s’installent de plus en plus nombreux dans certaines zones déjà très bien dotées en offre de soins, alors que dans nos campagnes et nos banlieues, trouver un médecin devient un vrai problème. (...) il ne s’agit pas de pénaliser les médecins des zones sur-denses, mais d’organiser de façon constructive une réponse aux besoins de santé en zone sous-dense. Loin de remettre en cause les principes fondamentaux d’exercice de la médecine libérale, cette mesure pragmatique ne sera mise en œuvre quand dans les territoires où elle parait appropriée, au vu d’une évaluation menée au plus près du terrain et dans la plus large concertation (...) »

Mais l'hypothèse d'une défaite électorale aura eu raison de ces mesures, qui devaient essayer de préserver, une égalité médicale territoriale.

Ce qui a fait dire à la députée socialiste Catherine Lemorton : « (...) Les professionnels de santé sont, pour la plupart, solvabilisés par la solidarité nationale. Cela impose donc des devoirs : assurer des gardes, soigner toute personne sur notre territoire (...) » avant d'ajouter fataliste, cette mesure est : « électoraliste et corporatiste (...) nettoyage de la loi HPST, le gouvernement et sa majorité cherchaient à reconquérir le vote des médecins libéraux à moins d'un an des scrutins présidentiel et législatif »

Quand aux patients des déserts médicaux qui ne comprendraient pas cette finesse électorale, ils n'ont qu'à déménager ... dans des grandes villes. Il faut être moderne quoi !


Crédit photo
Blog SurfPrevention

1 commentaire:

CherOcky a dit…

A l'Assemblée Nat. il suffit de compter le nombre de députés UMP qui, avant d'exercer la profession de "politique" (svt à vie !) étaient médecins...
Durant chacun de leurs mandats successifs ils se contentent de se servir, en pondant des lois qui ne privilégient que leur caste.

Révulsant.