16 février 2012

Salariés : Voterez-vous Medef ... à la présidentielle ?

Même si les accords chantage compétitivité-emploi n'ont aucune chance de voir le jour avant la fin du quinquennat, ils pourraient être imposés, comme d'autres « douceurs », aux salariés si Nicolas Sarkozy et sa majorité étaient reconduits pour 5 ans !

Pressés par les organisations patronales, le gouvernement a obligé les partenaires sociaux à se réunir pour discuter des accords compétitivité-emploi qui consistent à : « (...) déroger à la durée légale de travail, à la hausse comme à la baisse, en échange de la promesse d'un maintien des emplois, sans l'accord express du salarié (...) »

Alors que Laurence Parisot fait semblant d'être optimiste sur la négociation qui commence vendredi, et que, comme d'habitude, la CFDT, la CFTC et la CGC se bercent d'illusions sur leurs capacité à impressionner le Medef, il existe une certitude : Il n'y aura pas d'accord et le gouvernement, pour cause d'élections présidentielle ne pourra pas les imposer.

C'est une bonne nouvelle pour tous les salariés, surtout ceux des petites entreprises, où il n'existe pas de représentation syndicale, puisque expliquait la CGPME : « (... ) le patron parle beaucoup avec ses salariés qui voient tout de suite s'il y a des commandes ou pas (...) » Et proposait que ces accords soient validés, après référendum dans l'entreprise.

Référendum à bulletins secrets ou à main levée, suivant la majorité absolue ou relative, quel vérificateur pour le scrutin ? Et quel avenir dans l'entreprise pour celui ou ceux qui auront ... « mal voté » ? Nul ne le sait !

Néanmoins, le Medef qui a dicté la majeure partie des sujets soumis par le Président lors du sommet social espère bien que celui-ci sera reconduit pour un nouveau mandat.

C'est pourquoi, l'organisation patronale vient de publier Besoin d'aire, sorte de manifeste, dans lequel au milieu d'une brassée de chiffres plus ou moins sourcés, et de vielles antiennes comme le coût du travail ou des nouveautés comme la « softlaw » ( destinée à enterrer de façon définitive les class actions), on découvre à quoi pourrait ressembler le futur des salariés en cas de réélection du Président sortant

Le chômage - Constat du Medef

Selon l'organisation patronale : Les employeurs interrogés en 2010 sur leurs intentions d'embauches pour 2011 auraient qualifié leurs projets de recrutement (580 000) de difficile. Dans le même temps, il y aurait 300 000 offres d'emploi non satisfaites.

Propositions du Medef

Pour faire baisser le chômage, il serait donc nécessaire d'aller vers encore plus de flexibilité de mobilité et de souplesse en termes de séparabilité. Ce qui affirme le Medef : Permettrait de lutter contre le chômage et la précarité !

Et le Medef de brandir, à titre d'exemple, ce qu'il qualifie de fleuron de la flexisécurité : La rupture conventionnelle. Et de se réjouir du fait que : « Depuis 2008, plus de 20 000 ruptures sont homologuées chaque mois sans quasiment aucun contentieux » Ajoutant : « (...) C'est la démonstration qu'un contrat de travail peut se terminer sans conflit pour laisser place de part et d'autre à de nouveaux projets professionnels (...) »

Ruptures conventionnelles qui ont surtout servi à se séparer à bon compte des seniors. Alors qu’en moyenne seulement près de 10 % des entrée à Pôle Emploi font suite à une rupture conventionnelle, ce pourcentage passe à 17% pour les 55-60 ans et 12,9% pour les plus de 60 ans. Une habile façon de camoufler des mises en préretraites ... financées par l'Unedic martèle Le Figaro !

La retraite

Le Medef indique qu'il est indispensable de repousser encore l'âge de départ à la retraite. Avec comme argument le fait que : « (...) Augmenter la durée de cotisation sans augmenter l'âge de départ à la retraite n'aura qu'un faible impact sur les importants besoins en financement du système (...) » Et le Medef de dégainer son fameux pilier de capitalisation.

Une convergence de plus avec le gouvernement Sarkozy puisqu'en septembre 2011, François Fillon proposait tout simplement de repousser l'âge légal de la retraite à 67 ans, sous les applaudissements nourris de ... Laurence Parisot !

Mais pourquoi, puisqu'à ce jour, plus de 800 000 seniors sont au chômage, et qu'il est quasiment impossible passé 55 ans de retrouver un emploi !

Tout simplement pour forcer les salariés à se tourner vers la capitalisation afin de ne pas être obligé d'attendre l'âge légal pour partir en retraite. Cette nouvelle donne remplirait les caisses des banques comme Paribas dont madame Parisot est administratrice ou celle des compagnies d'assurances adhérentes au Medef au travers de la FFSA.

De quoi permettre aux établissements financiers de se refaire des pertes inhérentes à la crise ... sans offrir la moindre garantie sur le long terme. Et dans la mesure où l'état n'apporterait pas sa garantie en cas de faible rendement ou de nouveau krach financier ...

Ces propositions, aussi provocantes ou choquantes qu'elles puissent paraître ont été pourtant validées par l'UMP et feront, selon toute probabilité, partie du programme du candidat Sarkozy. Maintenenant, c'est à vous de savoir, si vous souhaitez, dans quelques jours, confier au Medef, le sort de l'économie, du travail, de l’emploi et de la santé ...

Sources
Les Echos
La Tribune
Le Figaro

Crédit photo
20Minutes

2 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est curieux, tu ne sembles pas savoir que Guillaume, le président de Malakoff médérik, organisme qui gère nos retraites complémentaires était vice président du MEDEF ?

Anonyme a dit…

Pardon, Guillaume Sarkozy, le frère du Président de la République Française, actuel président de malakoff médérik (organisme de gestion de nos retraites complémentaires, était vice président du MEDEF. Alors, si on pouvait mourir, en se tuant au travail avant d'avoir droit à percevoir nos retraites, peut-être que cela arrangerait leurs affaires? Dans ce cas autant ne plus cotiser !