Pendant qu'il continue de trainer les pieds aux négociations sur la sécurisation de l'emploi, le Medef continue d'abreuver les français de ses données statistiques censées faire porter sur les salariés et l'Etat la responsabilité du manque de compétitivité.
Même si le Medef s'est félicité du cadeau, sans contre partie, du crédit d'impôt compétitivité, il continue à publier invariablement, des études destinées à prouver qu'il n'y a pas de patrons incompétents, mais seulement des salariés couteux.
C'est le sens à peine caché de la dernière : " l'analyse de la compétitivité des entreprises françaises " publiée le 7 décembre et disponible sur son site, qui porte le nom de : " Les chiffres du Medef - Novembre 2012 "
La dite analyse de la compétitivité des entreprises françaises n'est en réalité une compilation, partiale, de schémas empruntés : au FMI, aux douanes, à la Banque de France, l'INSEE, Eurostat, et autre OCDE.
Certainement réalisé par le service communication du Medef, il se veut une démonstration de la perte de marché et de compétitivité des entreprises françaises.
Et je dois dire que c'est bougrement bien fait puisque qu'à partir de graphiques tous plus parlants les uns que les autres, on "voyage" du constat de perte de vitesse des exportations françaises, pour passer à la baisse des marges, pour en arriver aux " responsables ", qui sont, dans l'ordre :
1 - le coût de la main d'oeuvre
Peu importe que les salariés français soient considérés, étude après étude parmi les plus efficaces du monde en termes de productivité, le Medef brandit ses tableaux à la façon de François Lenglet et affirme, graphiques Eurostat à l'appui, que les salariés et l'état coûtent trop cher !
1ere cause : Les " Charges annexes au salaire " !
Sachez que pour établir ce graphique, Eurostat définit le coût horaire de la main d'oeuvre de la façon suivante : " Comprend la rémunération des employés, avec les salaires et espèces et en nature, les cotisations patronales de sécurité sociales, les frais de formation professionnelle, les autres dépenses telles le coût de recrutement et le vêtements de travail, et les taxes sur l'emploi considérées comme coût de main d'oeuvre déduction faite des subventions reçues "
Selon ce graphique, en intégrant tous les paramètres d'Eurostat, la France se trouve la plus onéreuse d'une sélection de pays de l'Union Européenne.
De quoi faire sourire plus d'un salarié qui n'a jamais obtenu la moindre heure de formation ni avantage en nature et qui n'a jamais croisé un recruteur professionnel de sa vie !
2eme cause : " Le partage de la valeur ajoutée des entreprises "
Et là, étonnamment, plus de comparaisons avec nos voisins européens mais uniquement des courbes montrant une forte augmentation, de 2007 à 2012, tout d'abord des rémunérations "chargées" soit 3,6%, puis des salaires, qui bien qu'impressionnante en termes de courbe, ne représente en fait que ... 2,6% en 5 ans !
On pourra donc s'étonner que dans le graphique suivant qui représente le : " Partage de la valeur ajoutée depuis le début de la crise ", l'évolution des rémunérations chargée soit de + 10,9% et pas + 3,6%, alors qu'il s'agit de la même période. Mais dans la mesure où aucune explication n'est donnée, il faudra s'en contenter.
On n'oubliera pas de rappeler aux petits génies de la communication du Medef ce qu'est la notion de "charges" si bien expliquée par mon ami Gérard Filoche : " (...) Regardez vos feuilles de paie : ce qu’il y a, c’est un « salaire brut » en haut et un « salaire net » en bas. Expliquez-le autour de vous : dans les deux cas, c’est du « salaire ». Un « salaire net » qu’on touche et que l’on consomme tout de suite. Et un « salaire brut » constitué d’une partie de « cotisations sociales » : c’est une part de salaire socialisé, mutualisé, mise dans un pot commun et redistribuée à chacun selon ses besoins. C’est-à-dire que chacun cotise pour celui qui est dans le besoin lorsqu’il est malade, en accident du travail ou maladie professionnelle, au chômage, en charge de famille nombreuse, en difficulté de logement, ou encore en retraite. C’est un prélèvement volontaire et progressif, avec redistribution égalitaire. Les libéraux haïssent cela (...)
Néanmoins, la conclusion du graphique est que si la part affectée aux salariés a considérablement augmenté, la marge brute des entreprises a chuté au point de faire baisser leur profit net de 3,6% !
La dite analyse de la compétitivité des entreprises françaises n'est en réalité une compilation, partiale, de schémas empruntés : au FMI, aux douanes, à la Banque de France, l'INSEE, Eurostat, et autre OCDE.
Certainement réalisé par le service communication du Medef, il se veut une démonstration de la perte de marché et de compétitivité des entreprises françaises.
Et je dois dire que c'est bougrement bien fait puisque qu'à partir de graphiques tous plus parlants les uns que les autres, on "voyage" du constat de perte de vitesse des exportations françaises, pour passer à la baisse des marges, pour en arriver aux " responsables ", qui sont, dans l'ordre :
1 - le coût de la main d'oeuvre
Peu importe que les salariés français soient considérés, étude après étude parmi les plus efficaces du monde en termes de productivité, le Medef brandit ses tableaux à la façon de François Lenglet et affirme, graphiques Eurostat à l'appui, que les salariés et l'état coûtent trop cher !
1ere cause : Les " Charges annexes au salaire " !
Sachez que pour établir ce graphique, Eurostat définit le coût horaire de la main d'oeuvre de la façon suivante : " Comprend la rémunération des employés, avec les salaires et espèces et en nature, les cotisations patronales de sécurité sociales, les frais de formation professionnelle, les autres dépenses telles le coût de recrutement et le vêtements de travail, et les taxes sur l'emploi considérées comme coût de main d'oeuvre déduction faite des subventions reçues "
Selon ce graphique, en intégrant tous les paramètres d'Eurostat, la France se trouve la plus onéreuse d'une sélection de pays de l'Union Européenne.
De quoi faire sourire plus d'un salarié qui n'a jamais obtenu la moindre heure de formation ni avantage en nature et qui n'a jamais croisé un recruteur professionnel de sa vie !
2eme cause : " Le partage de la valeur ajoutée des entreprises "
Et là, étonnamment, plus de comparaisons avec nos voisins européens mais uniquement des courbes montrant une forte augmentation, de 2007 à 2012, tout d'abord des rémunérations "chargées" soit 3,6%, puis des salaires, qui bien qu'impressionnante en termes de courbe, ne représente en fait que ... 2,6% en 5 ans !
On pourra donc s'étonner que dans le graphique suivant qui représente le : " Partage de la valeur ajoutée depuis le début de la crise ", l'évolution des rémunérations chargée soit de + 10,9% et pas + 3,6%, alors qu'il s'agit de la même période. Mais dans la mesure où aucune explication n'est donnée, il faudra s'en contenter.
On n'oubliera pas de rappeler aux petits génies de la communication du Medef ce qu'est la notion de "charges" si bien expliquée par mon ami Gérard Filoche : " (...) Regardez vos feuilles de paie : ce qu’il y a, c’est un « salaire brut » en haut et un « salaire net » en bas. Expliquez-le autour de vous : dans les deux cas, c’est du « salaire ». Un « salaire net » qu’on touche et que l’on consomme tout de suite. Et un « salaire brut » constitué d’une partie de « cotisations sociales » : c’est une part de salaire socialisé, mutualisé, mise dans un pot commun et redistribuée à chacun selon ses besoins. C’est-à-dire que chacun cotise pour celui qui est dans le besoin lorsqu’il est malade, en accident du travail ou maladie professionnelle, au chômage, en charge de famille nombreuse, en difficulté de logement, ou encore en retraite. C’est un prélèvement volontaire et progressif, avec redistribution égalitaire. Les libéraux haïssent cela (...)
Néanmoins, la conclusion du graphique est que si la part affectée aux salariés a considérablement augmenté, la marge brute des entreprises a chuté au point de faire baisser leur profit net de 3,6% !
Ce qui exclut de facto toute augmentation de salaires et permettrait de justifier les mesures de gel et de flexibilité salariale et horaire revendiquées par le Medef. Flexibilité horaire qui bien entendu permettrait de faire travailler les salariés sans leur payer la moindre heure supplémentaire !
S'ensuit des pages de graphiques sur les finances publiques où la France est la plus mauvaise en termes de dépenses publiques, prélèvements obligatoires et déficit public, l'Allemagne étant dans tous les cas de figure meilleure que le reste de l'Europe.
Par contre, ne cherchez pas, il n'existe pas dans l'empilement de statistiques, de données sur le coût du crédit impôt recherche, sur les baisses de cotisations sociales sur les bas salaires ou sur les commandes publiques dont les entreprises privés sont bénficiaires.
Il n'en existe pas non plus sur la responsabilité des dirigeants d'entreprises qui ont préféré choyer leurs actionnaires plutôt que d'investir dans la recherche et le développement, ceux qui ont laissé vieillir l'outil de travail, le rendant de moins en moins compétitif ou bien ceux qui ont délocalisé progressivement leur production dans des pays à très faible coût de main d'oeuvre.
Le Medef n'en a pas non plus trouvé sur l'utilisation des bénéfices records des grands groupe français qui en 2007 atteignaient 95 milliards d'euro, 50 milliards en 2009 , sans oublier les 80 milliards de 2010 et les petits 46 milliards de 2011 ?
Pas un mot non plus sur l'endettement et la gestion des entreprises. Car, comme tout le monde le sait, la dette des entreprises est forcément une bonne dette et tous les patrons sont forcement des gestionnaires hors pair !
En résumé un parfait document de propagande qui ne trompe personne mais qui en dit long sur le niveau d'intox que le Medef est prêt à utiliser pour flexibiliser à outrance les salariés tout en leur proposant de travailler plus pour ... regonfler les marges des entreprises et continuer de choyer leurs très chers actionnaires !
Crédit et copyright photo
2 commentaires:
A propos de dettes, il paraît que celles d'Arcelor Mittal s'élèvent à 22.5 Mds d'euros.
A propos de dettes, il paraît que celles d'Arcelor Mittal s'élèvent à 22.5 Mds d'euros.
Enregistrer un commentaire