06 mars 2007

Web-miltantisme ou E-calomnie ?

Les français aimeraient choisir leur futur président(e) de la république sur ses compétences et idées.

L’idéal serait de voir chacun s’exprimer devant les électeurs sans avoir recours à des propos déplacés. Si l’on s’en tient aux actuelles déclarations des candidats, nous ne constatons jusqu’à présent aucun dérapage majeur, à tel point qu’on commence à trouver un peu fade cette campagne.


Nos amis politiques seraient-ils devenus subitement sages et auraient-ils décidé de ne plus utiliser les vielles techniques de propagande ou de calomnie ?

En ce qui concerne les grands média officiels, on peut constater que les escarmouches sont peu nombreuses.

Alors, ne faut-il pas, en ce cas, regarder la nouvelle vitrine des partis politiques, à savoir le Web ?

Visiblement « marqués » par le rôle du Web lors du référendum sur le projet de traité constitutionnel, tous les partis politiques ont décidé de prendre position sur ce média afin de ne pas être dépassé une fois de plus.

Et c’est ainsi qu’on a vu naître une nouvelle génération de militants, les Web-miltants. Nous avions gardé l’image du militant politique au travers des réunions publiques, des distributions de tracts ou du collage d’affiche. Le Web-militantisme consiste, si on regarde de près la blogosphère politique à dupliquer ou cloner des blogs préfabriqués.

Cette technique de militantisme conduit à mettre en ligne des insertions partielles ou même calomnieuses.

Exemple :

La lecture de la « dernière action pour gagner » du site des supporters de SARKOZY est édifiante :

ACTION № 22

Diffusez l'argumentaire énergie de la candidate socialiste aux agents EDF que vous connaissez

Afin que les Français concernés par les questions de l’énergie en France prennent conscience du risque pour notre pays des propositions de la candidate socialiste, diffusez l’argumentaire auprès des agents EDF de votre commune.

Et que dit t-il cet argumentaire ?

Energie : le risque du grand bond en arrière

La candidate socialiste a fait de la réduction à 50 % de la part du nucléaire dans la production nationale d’électricité (contre 80% aujourd’hui) l’une des mesures phares de son programme. C’est l’annonce d’un grand bond en arrière qui aura pour conséquences moins d’emplois, moins d’industrie, moins de compétitivité, moins d’indépendance énergétique et plus de pollution.
· Des suppressions massives d’emplois

120 000 emplois dépendent aujourd’hui directement et indirectement de la filière nucléaire civile. Ce sont ainsi près de 50 000 emplois qui seraient supprimés si le programme de la candidate du PS devait être mis en œuvre. Si l’on inclut les familles, ce ne sont pas moins de 150 000 personnes qui subiraient de plein fouet cette « réorientation stratégique ».

· La casse d’une filière industrielle et technologique d’excellence
Notre pays est leader mondial dans l’industrie du nucléaire civil. Ce programme de réduction porterait un coup terrible à cette filière d’excellence et à ses principaux fleurons, EDF, Areva et Alsthom. Elle entraînerait de surcroit la fermeture de 15 de nos 58 centrales nucléaires. Et mettrait en cause notre indépendance énergétique.

· L’explosion programmée des gaz à effets de serre
L’énergie nucléaire est celle dont la production à grande échelle dégage le moins de gaz à effets de serre, donc contribue le moins au réchauffement climatique. La seule alternative crédible pour remplacer un tel volume de production électrique, c’est le recours au charbon, au gaz et au pétrole. Choisir cette voie, c’est rejeter dans l’atmosphère une quantité supplémentaire de gaz à effets de serre équivalente au parc automobile de la France et de l’Allemagne réunies.

Nicolas Sarkozy, lui, s’est engagé à maintenir et à accroître notre indépendance énergétique et à soutenir les efforts de croissance d’EDF, devenue un acteur majeur de l’énergie.

Si la méthode est plus que contestable et la mauvaise fois à son plus haut niveau, qui peut croire que les "électeurs agents d’EDF" aient besoin d’un tract pour décider du nom du candidat pour qui ils vont voter ?

L'internaute serait-il un citoyen plus sot que le citoyens qui ne se rendent pas sur l'Internet ?

Sur le site des supporters de Nicolas SARKOZY, on a une piètre opinion des électeurs et de leur capacité à comprendre la chose politique si l’on en juge par le texte suivant disponible sur le site :

3 millions de blogs, 8 millions de lecteurs, des milliers de forums, des portails d’actualités à fort trafic laissant la place aux commentaires, des sites dédiés à l’élection présidentielle… les lieux de débat se multiplient sur l’Internet ou se déroule une grande conversation politique. 40 % des internautes, soit 20 % des français disent que l’information qu’ils trouveront sur Internet influencera leur choix de vote.

Nous le savons, les conversations entre électeurs, entre amis, ont beaucoup d’influence sur le choix du vote que les affrontements médiatiques.

Pour la première fois, une partie du résultat de l’élection se jouera sur Internet.

Occupez l’espace politique Internet en vous exprimant
Il est essentiel que ceux qui défendent Nicolas Sarkozy s’expriment en laissant des commentaires, en répondant avec calme et pondération aux attaques, en ouvrant des blogs … Vous trouverez dans la colonne de droite une liste des sites les plus visités qu’il est utile de fréquenter régulièrement pour laisser des commentaires.

Enfin bref, que du bonheur et de la spontanéité !!!

Il est clair que si l'on interpelle le candidat ministre sur ces méthodes, il les désavouera probablement. En attendant, pas vu pas pris !!!!

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