24 janvier 2008

Un grand parti anticapitaliste : Pour quoi faire ?

C’est le grand projet de la LCR (qui devrait d’ailleurs abandonner son identité en se fondant dans le nouveau mouvement) que de regrouper les déçus du Parti Communiste et du Parti Socialiste. Il semblerait que le projet puisse commencer à prendre forme puisque selon un sondage effectué auprès des militants de le LCR, 83% de ceux-ci seraient favorables à celui-ci.

J’ai eu l’occasion d’échanger dans le cadre de l’émission "ça vous regarde" de LCP avec des responsables communistes et surtout Alain KRIVINE sur l’état de la gauche de la gauche. Après avoir fait remarquer aux invités du plateau que leur préoccupations et leurs combats étaient si proches que l’on s’étonnait qu’ils ne puissent faire cause commune, Alain KRIVINE utilisa la grosse ficelle héritée du début des années 70 par l’extrême gauche : « Nous ne pouvons trouver aucun accord avec les états majors communistes ou socialistes et nous en appelons directement à leurs militants »

Une habile façon de continuer l’intemporel combat entre TROTSKY et STALINE ?

Et si effectivement, la création de ce nouveau parti anticapitaliste était l’occasion d’enterrer définitivement les morts ? Je veux y croire mais me demande si l’objectif final n’est pas pour la LCR la « victoire » contre l’ennemi de toujours ?

Un grand parti anticapitaliste pour combattre qui ?

Là encore, il sera plus facile de tirer à vue sur les options socio démocrates qui, si elles ne tranchent pas assez sur libéralisme économique seraient une alternative au laisser-faire engagé par l’actuel gouvernement et sa majorité.

Il est vrai que dans ce domaine l’extrême gauche a toujours fait très fort. Il ne suffit pas de dénoncer la gauche parlementaire pour faire gagner son point de vue. Si rester dans l’opposition afin d’y « faire entendre la voix des travailleurs » est un beau slogan qui profite surtout à la droite !!!

Un grand parti anticapitaliste pour quel avenir ?

Le peu d’appétence de l’extrême gauche pour l’objet parlementaire : « On sait bien que vouloir changer les choses uniquement par la voie parlementaire est illusoire et que seul des mouvements sociaux peuvent y contribuer » - Alain KRIVINE sur LCP – est toutefois inquiétante et prouve que les idées ne peuvent être imposées que par la force. Cette « vue de l’esprit » n’est ni convenable, ni honnête.

Il ne suffit pas d’abandonner la « dictature du prolétariat » il faut aussi admettre que si ses idées ne sont pas majoritaires elles ne peuvent s’appliquer à tous. Car, 4 ,8% à une Présidentielle, c’est beaucoup mais pas suffisant.

Ce grand parti sera t-il présent à TOUTES les consultations électorales ou sera t-il uniquement «Guévariste, syndicaliste révolutionnaire, altermondialiste, féministe… » comme l’évoque Olivier BESANCENNOT dans Libération ?

Un grand parti anticapitaliste qui rassemble

Du moins à la gauche de la gauche. Ce qui n’est pas gagné lorsqu’on lit : « Lutte ouvrière et Alternative libertaire ont décliné notre invitation, alors avec qui allons-nous former ce nouveau parti ? Avec des groupuscules microscopiques ! C'est irresponsable. Si nous nous ouvrions plus franchement, quitte à discuter avec des courants d'autres formations politiques venus du PCF, des collectifs unitaires, des Verts ou même du PS, nous serions capables de proposer une réelle offre politique. Au lieu de quoi, on va laisser le jeu politique aux mains d'une droite néo-conservatrice et d'une gauche d'adaptation aux mesures libérales qui n'est même pas assez crédible pour l'emporter en cas d'alternance. » Déclare Christian PIQUET du courant minoritaire de la LCR à Marianne

Alors, allons nous voir ressurgir pour l’occasion les débats interminables entre les nombreux courants qui animent l’extrême gauche depuis si longtemps et qui l’empêche d’être représentative sur la scène politique.

Un grand parti anticapitaliste ne peut prétendre se substituer à toutes les parties prenantes de la société (associations, syndicats, ONG) de même, il est particulièrement malhonnête de faire croire qu’il sera possible de faire reculer le capitalisme lui même.

La dernière crise financière qui repose sur la capitalisation de la misère devrait être prétexte à tous ceux de gauche pour définir de nouveaux critères de fonctionnement de la planète finance. Mais surtout pas prétexte à vouloir montrer qui est plus à gauche que l’autre.

Barbara Ehreinreich (journaliste américaine sur AlterNet) dans un article repris par "Courrier International" écrit : Lorsque les salariés sont suffisamment pressurés, alors il est possible qu’une vraie récession s’installe … Le mantra de la croissance nous a abusé pendant longtemps. Ce qu’il signifie, c’est « Ne vous inquiétez pas de la taille relative de votre part du gâteau, appliquez vous simplement à le faire grossir » Maintenant alors que la récession risque de faire souffrir encore plus ceux qui luttent déjà pour s’en sortir, sans doute est-ce le moment idéal pour ressortir le couteau à gâteau … »

Un grand parti anticapitaliste serait-il le seul à pouvoir fournir la réponse ?

Sources, crédits et copyrights
Libération
Courrier International
Marianne
LCP/AN


3 commentaires:

Anonyme a dit…

Je ne peux vous suivre sur la possibilité de la réforme par la voix parlementaire. Combien de réformes FORTES ont-elles été possibles par la voix parlementaire ?
Depuis 30 ans qu'il n'y a plus de mouvements sociaux forts, quelles ont été les avancées importantes ? Tout juste les 35h que les salariés se sont payées au prix d'une perte de pouvoir d'achat et encore, elles sont loin de toucher tout le monde...
Sinon je ne vois rien de positif. Uniquement des régressions parlementaires sur ordre du gouvernement de droite ou de droite (pardon socialiste).
Qu'avons-nous gagné depuis 30 ans ?

Si un mouvement fort en 1995 a fait reculer Juppé. Un autre en 2006 a fait couler le CPE. Quel parlement a défendu NOS intérêts ?
Autre lieu positif. Le référendum de 2005... qui a été fait CONTRE l'avis de nos parlementaires....

Non je ne peux décidément pas croire à un rôle positif du parlement et seule la lutte massive, dans la rue peut faire bouger les choses

Christie a dit…

Les élus sont élus , certains sont près des français mais d'autres non, c'est pour cette raison que pour se faire entendre , un jour , il ne restera plus que la rue.

Anonyme a dit…

A voir de quelle manière les prolétaires ont été amenés au silence, (crédits revolving pour l'endettement et les salaires de moins en moins suffisants),
A voir le manque de respect poussé jusqu'au "j'm'enfoutisme" du vote des citoyens français concernant la constitution européenne,
A voir les "réformes" totalement démocratiques soit disant nécessaires et qui nous ramènent à l'époque des seigneurs et des gueux,

Je doute que la gauche puisse se faire entendre par la voie constitutionnelle.

Comme d'hab', il faudra descendre dans la rue et combattre.

Quant à la LCR, OB parle juste mais ce qui lui manque c'est l'action ou les actions.
Lutte ouvrière et la LCR ont une grande bouche et des petits muscles, autrement dit une grande gueule et des petits bras !

Si il y a un parti qui doit se montrer OUVERT, c'est bien la gauche, et les diverses gauches.

Malheureusment les Hommes et leur égo sont les pires ennemis du peuple.

Quand les français n'auront plus rien à perdre et qu'ils descendront dans la rue, ce sera une pulsion de ras le bol mais ce ne sera pas grâce aux partis de gauche, ni grâce aux syndicats.

Nous attendons une gauche unie et non des gosses qui se regardent en biais dans la cour d'école.

Fafnir