17 février 2010

En quoi les patrons de Philips seraient-ils moins voyoux que ceux de Molex ?

Christian Estrosi a déclaré le 16 février devant l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis) : "Philips n'est pas un patron voyou, Philips n'est pas Molex" et d'ajouter : "Philips est implanté en France, participe à la recherche de notre pays et a contribué à créer plus d'emplois à Dreux qu'il n'en avait supprimé"

Propos totalement déconnectés de la réalité puisque : Selon Manu Georget, délégué CGT Philips à Dreux : "On était 18.000 dans le groupe Philips en France il y a 7 ans, on est plus que 5.000 aujourd'hui. A Dreux, on était 4.000 en 1997, on n'était plus que 212, et maintenant plus rien ?"

Chritian Estrosi oublie également de préciser que si Philips prétend que la fermeture du site fait suite : "à d'importantes pertes depuis 2007, sur l'activité Téléviseurs, 413 millions d'euros en 2008 et environ 180 millions d'euros en 2009" Comme l'explique l'Express "Ce plan social est illégal car, pour justifier la fermeture, Philips s'appuie sur une division "télévision" censée perdre de l'argent. Mais cette division n'existe pas puisque l'usine de Dreux fait partie de l'ensemble Électronique Grand Public, qui produit d'autres produits. Or : "Cette division a dégagé l'an passé des bénéfices records", selon les syndicats. Ces observations avaient d'ailleurs été reprises par la direction départementale du travail et de l'emploi d'Eure-et-Loir dans un courrier datant du 24 décembre 2009, envoyé à la direction du groupe Philips"


Fermeture de l'usine Philips à Dreux
envoyé par daniel-c. - L'actualité du moment en vidéo.


Les méthodes de Philips sont elles plus "raisonnables" que celles des patrons voyoux ?

" Samedi 13 février les ouvriers de l’usine Philips de Dreux auraient reçu un courrier de leur direction les informant qu’il n’était pas nécessaire qu’ils prennent leur poste de travail lundi matin, sans toutefois leur notifier leur licenciement. Les salariés ont effectivement trouvé portes closes en début de semaine : cela s’appelle un lock-out, et cela consiste en privant les salariés de leur droit de travail, à les priver de leur droit de grève et d’action syndicale.

Lundi, la direction de Philips a bloqué les portes de l'usine.

Selon la CGT de Philips, un second courrier a été adressé aux salariés, leur proposant un reclassement en Hongrie. "Philips propose aux salariés des postes d'opérateurs à Szekesfehervar en Hongrie, en CDI, payés 450 euros par mois, sur douze mois, avec la condition de pratiquer la langue". Le recours en référé des salariés de l'entreprise pour stopper le blocage de l'usine sera examiné mercredi par le tribunal de grande instance de Chartres. Mardi matin, les salariés "très en colère" se sont à nouveau rassemblés devant les portes closes de l'usine Philips de Dreux ... / ... " Source Nouvel Obs

Le ministre de l'Industrie a évoqué le code du travail qui : "rend obligatoire des offres de reclassement dans un groupe"

De quel texte du code du travail parle t-il ?

"... / ... Lorsque le nombre des licenciements est au moins égal à 10, l’employeur doit obligatoirement mettre en œuvre un plan social (dénommé plan de sauvegarde de l’emploi ou PSE) en application de l’article L. 1233-61 du Code du travail. Le PSE a pour objet d’éviter les licenciements ou d’en limiter le nombre et de faciliter le reclassement des salariés. L’employeur doit donc mettre en place des mesures favorisant le reclassement interne ou externe à l’entreprise, la création ou la reprise d’entreprise, la recherche d’emploi, l’aménagement du temps de travail ... / ... " Source Avocat.net

Le ministre : "comprend parfaitement le choc ressenti par les salariés qui, non seulement voient leur usine fermer, mais se voient notifier par courrier une proposition d'emploi en Hongrie, un pays dont ils ne maîtrisent pas la langue, pour une faible rémunération", indique un communiqué.

Lundi matin, Laurence Parisot, la patronne du Medef, avait évoqué une disposition "absurde" du droit du travail. - Source France 2

Et d'ajouter : " Bien sûr que ça ressemble à une provocation, mais c'est surtout, me semble-t-il, la conséquence de l'absurdité de notre droit du travail qui oblige l'employeur à formuler ce type de proposition", a fait valoir Laurence Parisot, la présidente du Medef. "Il faudrait que nous ayons le courage de remettre à plat notre droit du travail qui est trop complexe, ou tout simplement absurde", a-t-elle insisté. Christian Estrosi a pour sa part précisé qu'il ne s'interdirait pas "de faire des propositions permettant de faire évoluer cette législation." - Source JDD

Bien avant de dispenser les groupes de la moindre obligation, le ministre qui "comprend" a déja abdiqué sur l'irrégularité de la procédure puisque : "Le ministre de l’Industrie Christian a annoncé que de nouveaux sites d’activités seraient installés dans la région de Dreux en remplacement de l’usine de montage de téléviseurs, notamment ... un centre d’appels "

Il n'y a pas à dire : Quelle chance, nous avons, d'avoir à la tête de l'état un homme qui déclare : "J'aime les ouvriers, c'est beau une usine, non ?" comme on peut le constater ci-dessous dans ce "pot pourri" de phrases démagogiques et engagements prononcées dans des usines ou à la télévision dans "A vous de juger" en mars 2007 alors qu'il était candidat !


A vous de juger Nicolas Sarkozy
envoyé par Azety93. -


"Industrialiser, travailler plus ... réforme de l'ANPE ..."

Sans commentaire. Voir à pleurer ... de rage !


Sources complémentaires
Actualités vidéo
Crédit photo
Ouest France




1 commentaire:

Eiwan a dit…

La position d'Estrosi est bien celle dans laquelle il est pris en photo au sommet d'un ministère parisien, le long de la Seine, en plein envol, dans un magazine papier.

Flap flap flap ou flop flop flop pour ce fonctionnaire mal placé ?

Slovar, pourriez-vous nous retrouver cette photo ? Elle marque bien le positionnement du fond/fonds de la politique française ces dernières années.