09 mai 2013

Les belles légendes du capitalisme : Pour être compétitifs, travailler plus, gagner et se reposer moins

D'après Michel Pébereau, retrouver la compétitivité en France est simple : Augmenter le temps de travail, sans augmenter les salaires et réduire le nombre de jours de congés. Les actionnaires et dirigeants des entreprises lui en sont déjà reconnaissants !


Ce qu'il y a de formidable dans le capitalisme auto régulé, c'est que lorsqu'il provoque des crises économiques monumentales, il peut compter sur un certain nombre de ses séides pour trouver des solutions qui permettront au système de gagner encore quelques années avant ... la prochaine crise.

Néanmoins, diriez-vous il serait fort de café que des banques ou leurs représentants, dont tout le monde connaît la responsabilité dans la crise née en 2008, viennent nous expliquer ce qui est bon pour relancer la machine économique.

Hé bien vous auriez tort, puisque c'est l'un d'eux, en l'occurrence Michel Pébereau, qui s'y colle dans le Magazine Les Enjeux Les Echos du mois de mai 2013 où il nous parle de compétitivité. 

Mais diront certains, qui est Michel Pébereau ?

Son parcours professionnel est retracé sur le site de EADS.

Outre le fait qu'il est administrateur d'un bon nombre de grandes entreprises telles que : Compagnie de Saint-Gobain - Total - EADS - AXA. Il faut ajouter, entre autres  : Membre du Comité exécutif de l’Institut de l’entreprise et membre du Conseil exécutif du MEDEF.

Sinon Monsieur Pébereau est essentiellement connu pour son passage remarqué dans le monde bancaire, puisqu'il fut : Président du Conseil d'administration de BNP Paribas entre 2003 et 2011. Ce qui lui vaut aujourd'hui, entre autres, d'être :  Président honoraire de BNP Paribas - Président de la fondation BNP Paribas - Membre du Conseil d’administration de BNP Paribas S.A. Suisse et membre du Conseil de surveillance de la Banque marocaine pour le commerce et l’industrie.

Il va s'en dire que Monsieur Pébereau ne peut ignorer que BNP Paribas possédait, en juillet dernier, 360 filiales dans les paradis fiscaux . Ce qui en fait sans nul doute un champion de la compétitivité et de ... l'optimisation fiscale.

Mais ce n'est pas de cela que le Président honoraire de BNP Paribas a souhaité parler dans sa tribune. Extrait de la page 36 :

« (...) Le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi doit en effet réduire de 20 milliards d'€ le coût du travail. Mais dans les activités où celui-ci resterait encore trop élevé par rapport à nos voisins, ne pourrait-on pas travailler plus longtemps au même salaire, afin de préserver l'emploi et l'investissement ? Par exemple en réduisant le nombre de jours de congés ou en augmentant celui des heures travaillées (...) »

En voilà une idée qu'elle est bonne ! Surtout lorsqu'on sait que cette logique est sans fin. En effet, au jeu de la compétitivité entre pays européens, il se trouvera toujours des endroits où on baissera les salaires, ce qui aura pour effet de faire baisser la compétitivité des autres qui du coup appliqueront le remède du docteur Pébereau.

La seule limite dans l'immédiat étant fixée par une directive européenne qui définit un temps de travail hebdomadaire ne pouvant pas dépasser 48 heures (en moyenne, heures supplémentaires incluses). Néanmoins, sachez que, nous dit Eurogersinformation  : « (...) les travailleurs peuvent, par un accord individuel avec leur employeur, renoncer à la limite des 48 heures (...) dans ce cas, la durée maximale d'heures de travail ne peut dépasser 65 heures (...) »

Si la majorité d'entre nous trouvera particulièrement choquantes les propositions de M. Pébereau, sachez que celui-ci a pourtant de forts arguments à faire valoir : « (...)  Il n'en coûterait rien aux finances publiques et celà n'affecterait pas le pouvoir d'achat des intéressés (...)»

D'autant aurait pu ajouter M.Pébereau que la profusion de produits low cost fabriqués dans des pays où les salaires sont encore plus bas pourront satisfaire l'appétit de consommation des salariés qui travailleront plus ... pour le même prix.

C'est certainement par manque de place que M.Pébereau n'a pu nous indiquer combien de temps durerait cet alignement de compétitivité, ni si un retour aux conditions antérieures serait possible en cas où les entreprises françaises seraient profitables. C'est rageant non ?

D'autant plus que ce manque de place nous a privé de son point de vue sur les efforts que comptent faire les actionnaires et les dirigeants des entreprises.  Allez, soyons optimistes, nous sommes certains que M. Pébereau aura à coeur d'aborder ces points ... dans sa prochaine tribune.


Crédit et copyright photo

3 commentaires:

raannemari a dit…

J'ai lu, dans la revue Politique (article intitulé "Salaires et compétitivité) :
... En 2012, au détour d'un paragraphe d'une communication de la Commission européenne, on trouvait ceci : "S'il existe une relation entre coûts salariaux unitaires et performances à l'exportation, elle est faible et du second ordre par rapport à la dégradation de la balance commerciale, et donc ceux-ci (les coûrs salariaux) ne peuvent en être la cause.
(Politique ) n° 79 - mars-avril 2013)

lejournaldepersonne a dit…

Lemon Incest
http://www.lejournaldepersonne.com/2013/05/lemon-incest/


Il m'a fait renoncer à mon modeste bureau et m'a installé dans ce studio.
Sous prétexte que ça cadre plus avec l'info scénario.
Il m'a fait d'abord des avances, puis il a fini par prendre les devants
Oui... il a abusé de moi... Il a disposé de moi...
Il m'a utilisé à sa guise comme on utilise n'importe quelle marchandise!
Sa perversion c'est quelque chose :
Il voulait que je sois un sujet libre et mécontent et trouver le moyen de me transformer en objet content et consentant.
Il m'a même poussé à faire le trottoir rien que pour voir jusqu'à quel point j'étais en son pouvoir.
Pour lui le rêve américain c'est le lot de tout un chacun.
Rêver d'être grand toute sa vie, quitte à rester toujours petit !
Il était exécrable dans sa logique comme dans sa politique...
Il disait toujours que l'argent était le nerf de la guerre.
On fait la guerre pour se payer d'autres guerres. C'est du poker.
L'amour est un mot, le sexe seul est réel. La politique c'est du paraître, l'économie, en revanche, c'est l'être adossé au verbe avoir...
Dieu, un épiphénomène... il ne faut surtout pas qu'il la ramène!
C'est comme ça qu'il gère ses employés, en leur chantant la chanson des lendemains qui chantent...
Il les torture par l'espérance... en leur faisant ressentir que le paradis est en eux. L'enfer c'est les autres...
Que vive la concurrence, la compétition, l'intenable cadence....
Et tout le monde se crève pour un rêve que nul n'est assuré de réaliser.
Dans son usine, il y a beaucoup d'immigrés, des clandestins des sans papiers qu'il encourage à persévérer dans l'être, à mettre le paquet pour avoir droit à un ticket d'entrée au monde de l'exploitation de l'homme par l'homme...
Le seul monde où il est permis d'espérer... de prospérer...
Son idéologie est abominable, sans langue de bois, ni foi, ni loi :
Le plein emploi est impossible dit-il sauf pour les demeurés, le chômage seul est possible, réel et nécessaire... parce qu'il autorise le chantage au licenciement... le jeu des chaises musicales.
Marche ou crève, il n'y a pas d'autre façon pour faire travailler les gens.
Le chômage, c'est la clef de voûte de tout l'édifice. La base qui ne profite qu'au sommet...
Il était plutôt subtil dans son argumentaire : il ne leur disait pas : travailler plus pour gagner plus. Mais produisons plus pour vendre plus, parce que c'est dans la nature de notre fonction de multiplier les marchés en créant de nouveaux besoins...
Pour que ça consomme et pour que ça se consume ...
Pour ne pas mourir, il faut faire mourir.
Ne lui parlez surtout pas de déficit, sinon il vous traitera de crétin. Le déficit c'est son satisfecit. Ça justifie sa distribution inéquitable et ses dessous de table.
L'austérité ne veut dire qu'une chose : que ce sont les autres qui doivent miser.
La belle devise : ni dieu, ni maître excepté cette roue qu'il fait tourner sur elle-même pour produire des richesses, qui ne sont rien sans les misères qu'elles génèrent.

Vous voulez savoir ce qu'il fabrique dans son usine ?
Des pauvres en quantité, des quantités de pauvres.
Il fragilise économiquement pour régner politiquement.

Comment s'appelle mon bourreau ?
LE CAPITALISME, l'athée qui a vendu l'éternité...

ambre34 a dit…

Coucou .... j'essaye de réunir les anciens qui postaient sur Daziboueb si ils seraient près pour participer à un nouveau blog du même style…

On en parle ici du futur blog si tu veux participer à la conversation (c'est un forum de décroissants, le plus connu, et je les connais bien, ambre c'est moi)

http://www.onpeutlefaire.com/forum/topic/13889-création-dun-blog/