20 février 2007

Nos rêves sont plus beaux que les programmes politiques

Il a bien raison celui qui prétend qu’il n’y a rien de pire qu’une période électorale. En effet, entre deux élections qui du pouvoir à l’opposition se préoccupe de savoir comment nous vivons, nous adaptons ou même pour certains sombrons ?

J’appartiens à une génération qui refusait le concept de société de consommation et essayait d’interpeler politiques et citoyens sur les inégalités nord sud, les guerres et les ravages du « bien penser » bourgeois.

Je fais partie de ceux à qui aujourd'hui on assène systématiquement les « trente glorieuses » alors que je débutais dans la vie professionnelle l’année de la première crise pétrolière. D'ailleurs, qu’avaient-elles de glorieuses ces trente années ?

A part le fait que démissionner ne vous transformait pas en chômeur de longue durée, il est à noter que la très grande majorité des salariés n’ont pas fait fortune durant ces années là.

Je fais partie de ceux à qui on reproche aujourd’hui

  • Que la qualité des soins ait permis d’allonger la durée de la vie et déséquilibre les régimes de retraite et de sécurité sociale.
  • De ne pas avoir pour objectif de travailler dur pendant toute ma vie pour accumuler un patrimoine que je léguerai à mes enfants (sans droit de succession bien entendu)
  • D’avoir accumulé une dette record et de ne pas savoir comment je vais rembourser les 18 000 € que je dois ?
  • De ne pas préférer faire une heure et demi à trois heures de transports en commun au prétexte que je ne met que trente cinq minutes avec mon deux roues
  • De ne pas récupérer mes ordures ménagères afin d’en faire du compost pour mettre dans mes bacs à fleurs
  • De refuser que la température de mon domicile soit de 16°C pour compenser les économies d’énergie que ne font pas les autres pays du monde industrialisé
  • De ne pas détenir d’actions des entreprises françaises parce que, si elles ont établi leur siège hors de France, je pourrais être patriote, enfin quoi !!!
  • D’avoir plus de 50 ans et de pas avoir créé une entreprise de haute technologie et de me contenter de rester un égoïste de salarié
  • De ne pas comprendre que boire de l’alcool, fumer, manger trop gras, trop sucré, se déplacer dans un véhicule non pourvu de 200 airbags, faire une activité physique mal adapté ou trop dangereuse nuisent
La liste pourrait s’allonger avec le nombre de spécialistes en culpabilisation dont chaque gouvernement se leste. Il n’en reste pas moins que ce sont ces spécialistes qui définissent de plus en plus les contours des programmes politiques qui nous sont soumis une fois de plus pour la présidentielle de 2007.

Une question reste néanmoins sans réponse : Quel souffle et quel destin sont présents dans ces propos ou reproches ? A priori aucun.

La médecine et la recherche sont de plus en plus tributaires des associations et du bon vouloir des donateurs.

Est-il normal que la vie de millions de gens atteint du VIH, d’un cancer ou d’une maladie génétique soient à la merci de la générosité du public ?

Vaincre la mort n’est-il plus un combat majeur ?

Les jeunes générations devront composer avec la précarité et le chômage

Comment peux t-on prétendre à gérer un pays et ses habitants et se contenter d’un tel fatalisme ?

Dans la mesure où il est impossible de rémunérer un salarié d’Europe de l’Ouest au prix de celui d’un de l’Est et à fortiori au prix d’un salarié d’Asie mais que le cours de la vie ne risque pas de diminuer, avez vous mesdames et messieurs nos dirigeants une ébauche de solution sérieuse ?

Votre seule réponse se résumerait-il à payer des publicitaires pour faire de la psychologie et de la pédagogie de bazar se résumant à « Il faut s’adapter » à quoi et comment ?

Est-il bien utile de passer de nombreuses années à l’école alors qu’une formation professionnelle dès le plus jeune âge suffirait ?

L’école doit-elle être un creuset de formation du citoyen ou un lieu d’apprentissage minimal destiné à orienter en fonction des pénuries professionnelles ? Bien posé comme un théorème par certains politiques, il est étonnant de constater qu’on ne réfléchit plus en terme de destins humains mais en termes de besoins mécaniques.

Que souhaitons nous dans notre très grande majorité ?

Tout d’abord, savoir si le champs d’action des politiques doit être totalement déconnecté de celui de l’économie. Dans le cas ou la réponse s’orienterait vers les seuls pouvoirs régaliens, on serait tenté de dire qu’ils seront interchangeables et que le premier parti de France serait celui des abstentionnistes.

Même si beaucoup de français ne partagent pas les idées de Nicolas HULOT, ils lui ont apporté crédit parce qu’il était le seul à porter une passion et un destin. Bizarrement, ils risquent d’être moins de 4 % à voter écologistes pour cette prochaine élection.

Savoir en quoi il est nécessaire de maintenir des forces armées ruineuses alors que la France est de moins en moins prise au sérieux dans le règlement des conflits mondiaux. Mais pourquoi dans le même temps elle diminue de plus en plus ses crédits aux instituts culturels français dans le monde ?

Que cessent les propos, campagnes de dénigrement et autodafés menées par quelques économistes et pseudo philosophes consistant à expliquer aux français qu’ils sont pitoyables, veules et promis à la disparition.

Désolé, mais les français sont fiers de leur pays, de leur héritage et prouvent chaque jour leur capacité à se battre et à continuer d’exister. N’en déplaise à ces oiseaux de mauvaise augure, les français sont attachés à leurs services publics et ne posent pas la question de différence de traitement préconisée par les tenants du tout libéral.

Ne pas se poser la question de savoir si on pourra être licencié pour un oui ou un non.

Plusieurs candidats à droite souhaitent mettre en place un contrat de travail unique à droits progressif qui se substituerait à tous les types de contrats actuels. Cette mesure réclamée de longue date par les syndicats et confédérations d’employeurs mettrait tous les salariés en position de précarité sans pour cela régler le problème du chômage. Tout au plus, partagerait-on plus facilement les emplois par un principe de rotation aléatoire.

Dans le même temps, le projet BORLOO et LARCHER de participation aux bénéfices des salariés des entreprises de moins de 50 personnes fait un tollé chez les employeurs.

Alors, allons-nous revenir à la lutte des classes dans les entreprises ?

Même si comme le claironnent politiques et économistes les idéologies sont mortes, il est facile de constater que les uns et les autres sont en panne chronique d’idées de destin pour les peuples

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